Chronique urbaine, par Jean-François Tremblay…

7 février 2016

Deux belles découvertes de l’été…

 

Rave On, un hommage à Buddy Holly

À la fin juin est paru un disque totalement charmant, mais qui semble être passé inaperçu. Il s’agit d’une compilation des plus grands titres de Buddy Holly,alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec interprétés par plusieurs des artistes les plus intéressants de l’heure.

The Black Keys, avec une reprise minimaliste, mais très efficace de Dearest, ouvrent l’album. Fiona Apple et Jon Brion enchaînent tout en douceur avec Everyday, qui nous mène vers la rockeuse It’s So Easy chantée par un Paul McCartney complètement déchaîné. McCartney, détenteur depuis plus de 30 ans des droits d’auteur de Buddy Holly, est un fan fini du défunt musicien, et il s’en donne à cœur joie ici.

Parmi les autres belles surprises notons (You’re so Square) Baby I Don’t Care livrée par un Cee-Lo Green presque méconnaissable, Oh! Boy par le duo She & Him (dont fait partie l’actrice Zooey Deschanel), Heartbeat par le groupe The Detroit Cobras, Not Fade Away par Florence & The Machine, ou encore la sublime Raining in My Heart, chantée avec beaucoup de sensibilité par Graham Nash, et qui vient clore ce disque enchanteur.

Vraiment une belle découverte cet été, que je recommande à tout le monde.

Rise of the Planet of the Apes

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québecJe suis un amateur, un très TRÈS grand amateur des films originaux de la Planète des Singes, qui datent des années 60 et 70. Je les ai vus, revus, et re-revus maintes fois au cours de ma vie. Ainsi que la série télévisée de l’époque. Et quelques documentaires, et des livres, etc.

J’ai également apprécié le remake de Tim Burton il y a près de dix ans, mais à un degré moindre. Le film était nettement inférieur au matériel d’origine.

Se trouve maintenant sur nos écrans un nouveau film, qui puise son inspiration dans le récit original : Rise of The Planet of The Apes.

Le scénario raconte l’ascension à la tête des singes d’un chimpanzé nommé César, fils d’une femelle ayant servi de cobaye à des expériences visant à améliorer ses capacités intellectuelles. Et donc son petit, ayant hérité de ses capacités, devient à l’âge adulte un singe redoutable, exaspéré de sa vie en captivité et du traitement des humains envers les singes.

Le film rappelle (volontairement) le quatrième film de l’ancienne série, Conquest of the Planet of the Apes, qui racontait les débuts de la révolution des singes, menée par un chimpanzé du nom de César (fils des célèbres Cornelius et Zira).

Mais les ressemblances entre les deux œuvres sont peu nombreuses. Le nouveau film est parsemé de références tantôt subtiles, tantôt évidentes, au film original qui mettait en vedette Charlton Heston, mais ça s’arrête là. Il s’agit d’une œuvre à part, et du possible départ d’une autre série, dont les fondements sont ancrés dans une matière différente.

En effet, alors que dans la série originale, l’évolution des singes en êtres parlants s’était produite naturellement (ou presque, hormis un voyage dans le temps plutôt

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Frida Pinto

pratique), dans Rise… les singes prennent le pouvoir grâce à une drogue expérimentale qui accentue leurs capacités mentales. L’Homme est à la base, donc, des changements qui s’opèrent en eux.

Malgré cette différence, le film est captivant et passionnant, même pour un amateur de longue date comme moi, qui craignait de détester cette nouvelle mouture. Les effets spéciaux sont relativement bons, mais c’est surtout la performance de l’acteur Andy Serkis qui, par le procédé appelé « motion capture », fait vivre le singe César.  Cette performance est ce sur quoi repose tout le film, et ce qui le rend si intéressant. Car Serkis donne à César une profondeur que ses collègues en chair et en os (James Franco, Frida Pinto) n’ont pas. Hormis peut-être John Lightgow, toujours aussi doué, les humains semblent incapables d’émotions dans ce film.

Par contre, les singes ont des personnalités très fortes. Et si vous avez une certaine sensibilité pour les animaux en général, comme dans mon cas, vous serez grandement touchés par cette œuvre qui s’élève au-delà de la mêlée des films estivaux habituels, sans toutefois être pour autant un chef-d’œuvre.

Notice biographique

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québecJean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Dès un très jeune âge, il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite la métropole depuis 2007.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


Chronique urbaine, par Jean-François Tremblay…

20 novembre 2015

Insécurités et lectures lumineuses

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Installé devant mon moniteur, avec un café noir et la douce voix de Sarah Slean en arrière-plan, je me demande par où commencer.

Tout d’abord, s’il n’y a pas eu de chronique il y a deux semaines, c’est que j’étais en vacances Californie.   Au Coachella Valley Music and Arts Festival, le même où je m’étais rendu l’année dernière.

J’y allais pour me plonger dans trois jours de découvertes et d’extase musicale, mais aussi pour décrocher. J’en étais rendu au point où un collègue de travail m’a demandé, quelque temps avant mon voyage, si j’étais en burnout. C’est dire comment j’avais mauvaise mine…

En fait, l’hiver de merde que j’ai passé, et ce début de printemps tristounet (autant au niveau de la température que tout le reste) sont dus en grande partie à l’écriture des derniers paragraphes d’un chapitre important de ma vie.  Celui de ma vie à Montréal.  Je ne veux pas m’étaler sur le sujet. Je l’ai assez fait ici.

J’ai choisi d’aller vivre avec mon amoureuse là où elle travaille.   Je partirai à la fin juin. Il y a quelques années à peine, l’homme que j’étais n’aurait pu faire ce compromis. J’avais peur de m’enfermer à jamais dans une relation amoureuse.  Plus maintenant.  Pas avec elle.   Avec elle, je n’ai peur de rien.  Et avec elle, j’irais n’importe où.

J’ai également songé à quitter le Chat qui Louche. Je le dis tout haut ici pour la première fois.

La raison est simple : l’autocritique. Un sentiment profond d’inadéquation envers les bons auteurs de ce site. Mais ça aussi, j’en ai déjà parlé ici. Je me répète. Et il ne s’agit pas de la première fois où mes éternelles insécurités me causent des problèmes…  Mais je persiste et je reste. Je crois que la grisaille qui m’assaille depuis des mois va bientôt se dissiper.

Et d’ailleurs, j’aurai plus de temps à consacrer à l’écriture cet été, lorsque je serai à la recherche d’un emploi dans ma ville ontarienne. Tel que me l’a suggéré un ami, je bloguerai très certainement sur mes expériences là-bas.

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Roger Ebert

Au cours de l’hiver, j’ai lu trois livres qui m’ont grandement plu et ont apporté de la lumière dans ma vie. Trois livres par trois hommes vieillissants qui font parler leur cœur.  Laissez-moi vous en faire part.

Tout d’abord, il y eut Life Itself  de Roger Ebert.

Ebert est l’un des critiques de cinéma les plus reconnus dans le monde. Cet américain de 69 ans, gagnant du prix Pulitzer, est un auteur que j’admire énormément. Ses critiques sont toujours riches, détaillées, et extrêmement bien écrites. Avec la défunte Pauline Kael, il est probablement le critique américain le plus influent.

Son livre, une autobiographie, raconte sa vie en détail, divisé en chapitres thématiques. Auteur d’un blogue très populaire, il a repris diverses entrées et les a retravaillées, pour créer les chapitres du bouquin.

Avec sa verve teintée d’ironie, son don de conteur et sa mémoire fabuleuse, il nous raconte sans pudeur sa vie, son métier, sa famille, ses amis, et ses rencontres avec diverses célébrités. Il nous parle aussi de son cancer, de son alcoolisme, de son amour profond pour sa femme.

J’ai versé quelques larmes au cours de la lecture. J’ai aimé ce livre de tout mon cœur. Et je le recommande à tout le monde.

Ensuite, ma copine m’a offert en février, pour mon anniversaire, un livre du critique canadien David Gilmour intitulé The Film Club (L’école des Films, en français).

Il s’agit d’un fait vécu. L’auteur nous raconte dans ce livre la solution bien particulière qu’il a trouvée pour faire face aux graves problèmes que son fils adolescent éprouvait à l’école. L’entente entre le jeune homme et son père était que le fils pourrait abandonner l’école, mais qu’en revanche, il serait obligé de regarder au moins trois films par semaine avec son père. Des films choisis par ce dernier, dans le but de faire son éducation.

Le livre nous raconte donc cette période charnière dans la vie du fils de David Gilmour, du point de vue du père. On nous montre l’évolution du fils, mais aussi tout ce que le père a lui-même appris au fil de ces quelques années précieuses passées avec son fils.  Souffrant moi-même du grand vide laissé par mon père il y a quatre ans, j’ai été profondément touché par ce récit d’amour paternel. Le livre nous fait passer agréablement du rire aux larmes, et se lit en très peu de temps. Un petit bijou.

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecEt je viens de terminer, ce week-end, la lecture du long roman 11/22/63 de Stephen King.   Plus de 800 pages qui tournent autour, vous l’aurez deviné, de cette fameuse journée où JFK fut assassiné.

En 2011, un jeune professeur d’anglais au secondaire,  Jake Epping, apprend par le biais d’un ami restaurateur l’existence d’un passage vers le passé, plus précisément vers l’année 1958. Un passage qui se trouve dans le restaurant de son ami.  Celui-ci étant trop vieux et trop malade pour mener à terme son projet, il convainc donc Jake d’aller en 1958 et d’y rester jusqu’en 1963, et de tenter de sauver le président Kennedy. Et du fait même, de vérifier si Oswald a bien agi seul.

Et c’est ce que Jake, 35 ans, décide de faire.

Sur plus de 800 pages, on suit donc la vie de Jake Epping dans l’Amérique des années 60. Les magnifiques voitures, la musique, les cigarettes, les vêtements, le rythme de la vie moins effréné…  Ici, Stephen King est en mode nostalgique et sentimental. Il s’agit de l’un de ses romans les plus atypiques.

Il ne s’agit pas d’un roman parfait, loin de là. Il y a des longueurs. Et il a deux histoires auxquelles on s’intéresse à des degrés différents. Tout d’abord, il y a la mission de Jake, c’est-à-dire le travail de détective qu’il effectue : pendant des années, il suit Oswald et sa petite famille, tente de mieux connaître le futur assassin du président et de savoir, hors de tout doute, s’il est coupable ou non.

Et puis il y a la vie au quotidien de Jake, qui se trouve un boulot d’enseignant dans une petite ville, près de Dallas, et qui tombe amoureux de Sadie la bibliothécaire.

Cette histoire est certes plus intéressante que l’autre, et on en vient à ne plus vraiment se soucier de la mission de Jake, du moins jusqu’à un certain point. Quand ces deux histoires se déroulent en parallèle, on ressent de la frustration à passer constamment de l’une à l’autre. Mais lorsque les deux récits finissent par se rejoindre, le tout devient palpitant, et les quelque 200 ou 300 dernières pages sont des plus enlevantes.

Stephen King se permet de réécrire l’histoire, mais ceci ne se fait pas sans conséquence. La finale est déchirante et fait partie des choses les plus sensibles que King ait écrites. L’histoire d’amour au cœur de ce roman est l’une des plus belles qu’il a inventées. Et c’est cet élément que l’on retient le plus lorsqu’on referme le roman.

En cette fin avril, je vais de mieux en mieux.

On se revoit dans deux semaines.

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Dès un très jeune âge, il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite la métropole depuis 2007.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

15 novembre 2015

Existe-t-il réellement un accent gai ?

Nous la connaissons tous et toutes, cette image caricaturale du gai, poignet cassé et voix efféminée.chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec
Mais existe-t-il réellement une voix, un accent gai ? Y a-t-il une différence entre homos et hétéros dans la façon dont ils s’expriment, ou n’est-ce qu’une question de perception ? Et si cette voix gaie existe bel et bien, pourquoi est-ce ainsi ?
Dans son documentaire Do I Sound Gay ?, le réalisateur David Thorpe se pose ces questions, à commencer par celle de son titre : Est-ce que je sonne gai ?
Conscient de sa voix au point d’en développer un certain complexe, Thorpe consulte différents experts sur la question du langage pour essayer de comprendre comment fonctionne sa voix, son élocution, son timbre, et si sa façon de s’exprimer révèle réellement son orientation sexuelle. Y a-t-il un lien entre les deux ?
Dans son célèbre ouvrage Gay New York, George Chauncer rappelle que les hommes de la fin du 19e siècle se servaient à la fois de leurs manières ainsi que de leur voix efféminée pour se distinguer des hétéros et se repérer entre eux. Mais qu’en est-il des hommes du 21e siècle ? Pourquoi l’image de la « tapette » qui zézaye, du gai à la André Montmorency de Chez Denise persiste autant, et pourquoi certains homosexuels semblent-ils avoir une voix de « feluette » ?
Au cours du film, David Thorpe consulte deux thérapeutes du langage dans le but de développer une façon de parler plus « virile ». La première docteure lui fait prendre conscience de sa façon d’allonger certains mots, de certaines inflexions de la voix qu’il doit tenter de corriger avec divers exercices. Cette docteure a travaillé avec différents acteurs, tel que Robert De Niro, et ses interventions dans le documentaire m’ont beaucoup plu. Que l’on soit gai ou non, prendre conscience de la façon dont on s’exprime est un exercice fascinant ; comment on appuie ou allonge certains sons, etc. En tant que spectateur du documentaire, j’ai pris conscience des particularités de ma propre façon de parler, et cet aspect du film est captivant.
Le deuxième thérapeute, Bob Corff, « l’arme secrète du Tout-Hollywood pour se débarrasser de l’accent gai », est lui aussi très intéressant alors qu’il analyse la façon de parler de Thorpe et lui fait prendre conscience de diverses choses qu’il pourrait corriger.
Le film est parsemé d’entrevues au cours desquelles George Takei (Star Trek), le réalisateur Andy Sidaris et le styliste Tim Gunn, entre autres, témoignent des difficultés reliées à leur vie en tant qu’homosexuels et comment ils en sont venus à apprivoiser leur propre voix.
On théorise au cours du film que la « voix gaie » pourrait venir du fait que les homosexuels se tiennent davantage auprès des femmes au cours de leur jeunesse (leur mère, tantes, sœurs, etc.). Certains la développeraient pour mieux affirmer leur identité. D’autres, au contraire, perdent leur « voix gaie » pour mieux se fondre et échapper à l’intimidation. Nous avons d’ailleurs droit, au cours du film, à quelques témoignages plutôt poignants en ce sens.
On compare les différents gais de la culture populaire auxquels les jeunes homosexuels ont été exposés au fil des décennies, tels que le flamboyant Liberace ou encore le méchant Scar du Roi Lion, qui représente un type d’homme suave et très possiblement gai, chacun influençant à sa manière le comportement et le langage des jeunes hommes, que ce soit de façon consciente ou non.

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David Thorpe

J’aurais aimé que le film soit plus long, plus détaillé, mais, dans son état actuel, il sert tout de même d’excellente entrée en matière pour un sujet qu’il serait intéressant de fouiller davantage. Chaque cas étant différent, il n’y a pas de réponse unique quant à la question des origines de la « voix gaie », mais les témoignages sont tous fascinants et j’en écouterais beaucoup plus.
J’ai beaucoup apprécié ce documentaire, que je vous recommande fortement si la question du langage en général vous intéresse. Le film sort officiellement au Canada le 10 décembre, mais vous pouvez déjà l’acheter sur le site américain d’Amazon et chez plusieurs autres vendeurs en ligne.
La bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=R21Fd8-Apf0

Notice biographiquechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

11 novembre 2015

Le théâtre comme outil de socialisation

J’attends encore.  J’attends de voir qui va réagir en premier.  Qui va décider de me « unfriender » surchat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec Facebook parce que j’écris parfois/souvent mes statuts en anglais, ou dans les deux langues.

J’attends de voir lesquels de mes amis sont des séparatistes purs et durs, lesquels sont intolérants envers la langue anglaise, lesquels me traiteront de vendu ou de quelque chose dans le genre.  En fait, j’ignore s’il y en a parmi eux, mais je suis curieux.  Une sorte de curiosité malsaine, si l’on veut…

Ce qui me fascine depuis mon arrivée en Ontario, et j’en ai probablement déjà parlé, c’est de voir l’intérêt des gens pour la langue française.  S’ils ne savent pas la parler, ils s’en excusent sincèrement.  J’en suis surpris parce qu’en grandissant au Québec, j’avais une impression tout autre du regard que les Anglos de l’extérieur de la province portaient sur nous.

La plupart des gens ici envoient leurs jeunes enfants en immersion française.  La culture québécoise les intéresse, comme en témoigne l’écoute attentive des étudiants lors des cours de ma copine, ainsi que leur participation active aux discussions sur les divers sujets qu’elle enseigne et qui concernent La Belle Province.

Au-delà de ça, il y a le sentiment d’acceptation que je reçois de la part des autres.  Jamais je n’ai été jugé, jamais on ne m’a fait sentir « à part ».  J’ai toujours été inclus dans les discussions, on me questionne avec intérêt, et j’ai des conversations passionnantes avec toutes sortes de personnes de toutes les provenances.  Peterborough en Ontario est un curieux melting pot de gens de tous les coins du monde et de tous les milieux.

Le milieu artistique ici est très vivant.  La communauté théâtrale est florissante, et de faire partie du Rocky Horror Show cet automne, spectacle sur lequel je travaille depuis trois mois, m’a grandement aidé à créer des liens qui seront, je l’espère, durables.  Je commence à avoir des projets et même des amis !

D’ailleurs, j’ai connu des gens dans le passé qui faisaient du théâtre simplement pour améliorer leurs capacités oratoires dans le but d’obtenir une promotion au travail, ou pour d’autres raisons.  Si vous cherchez une activité stimulante, sociale et amusante, le théâtre est tout indiqué, et ce, même si vous êtes débutants.  Je vous le recommande fortement !  On en apprend tous les jours sur soi-même, à tout âge, et le corps humain est un outil de travail fascinant.

La crème de la crème des podcasts québécois

Je vous ai parlé de podcasts récemment, mais laissez-moi revenir brièvement sur le sujet, car le 12 octobre dernier avait lieu à Montréal le Podcast All-Stars, un événement qui réunissait certaines personnalités derrière les podcasts les plus populaires au Québec.

Un genre « d’états généraux » sur le médium.  Pendant deux heures, il fut question de publicité et de possibles revenus pour les podcasteurs, de l’interaction avec le public et de l’influence qu’a celui-ci sur les sujets qu’abordent les divers podcasts, du choix des sujets en général, des balises que s’imposent les podcasteurs et de plusieurs autres questions importantes.

Si cela vous intéresse, vous pouvez écouter cet épisode en cliquant ici.

Bien que le médium du podcast soit encore un ovni au Québec, et que cette forme de communication ne soit pas prise au sérieux par la majorité des gens, ses acteurs principaux travaillent d’arrache-pied pour mieux la faire connaître.  Un tout nouveau réseau a d’ailleurs été créé et lancé lors de cette même soirée : RZO.

RZO regroupe (pour l’instant) 14 podcasts parmi les plus populaires au Québec.  Tous francophones, tous établis depuis un certain temps.  Leur public respectif est fidèle, et leur contenu riche et diversifié.  Allez jeter un coup d’œil au site web de RZO, un site convivial et simple.  Le but est de rendre accessible ce qui se fait de mieux en terme de podcast au Québec, en réunissant tout sous le même toit.  Ainsi, le public peut plus facilement s’y retrouver, autant les habitués que les néophytes.  L’union fait la force, quoi !

Un podcast peut être écouté en tout temps : en voiture, à pied, en faisant le ménage ou la vaisselle, en travaillant, etc.  Son avantage majeur sur la radio commerciale est sa grande liberté en ce qui a trait aux sujets abordés et à la longueur des interventions, débats et discussions.  Comme toute médaille possède deux côtés, il y a aussi place aux dérapages et au langage inapproprié, mais en général ça reste semi-professionnel, du moins en ce qui concerne les podcasts sélectionnés pour faire partie de RZO.

Si personne n’est payé dans ce milieu, et que le tout n’est pas pris au sérieux comme il le devrait, c’est la passion qui nourrit principalement les podcasteurs, et c’est cette passion contagieuse qui fait en sorte qu’on y revient.

J’ai l’immense chance de m’être joint à l’équipe de Horreur Gamer, un podcast qui traite principalement de cinéma d’horreur, une grande passion en ce qui me concerne.  J’ai participé à deux épisodes jusqu’à présent, et l’expérience fut incroyablement bonne.  Mon passage au micro fut apprécié et suivi de très bons commentaires, et j’y retournerai régulièrement.  J’ai découvert dans le podcast une avenue pour communiquer mes opinions et parler de mes sujets de prédilection de manière ludique, interactive, ce qui change de communiquer par l’entremise d’un clavier et de derrière un écran.

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecIl en existe sur tous les sujets possibles, alors fouillez.  RZO est tout nouveau, mais son offre augmentera et se diversifiera avec le temps.  Le podcast mérite sa place dans le monde des communications.  Il s’agit d’une excellente option de rechange à la radio traditionnelle.

Ça me rappelle un peu le film Pump Up The Volume, dans lequel Christian Slater jouait le rôle d’un étudiant timide qui, le soir venu, se transformait en animateur d’une radio pirate dans son sous-sol et qui incitait les jeunes à se révolter contre le système en leur lançant la phrase : « Dites des horreurs ! »

Le podcast en général est plus poli, mais c’est un moyen démocratique de faire les choses différemment.

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et dechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec cinéma. Ila fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger parla suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


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31 octobre 2015

La chanteuse pop et la superhéroïne

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Credit photo Chilly Plasma

Au cours de la dernière semaine, nous avons pu assister à quelque chose qui, selon moi, est plutôt intéressant.
Tout d’abord, l’adaptation cinématographique de Jem and the Holograms, sortie le 23 octobre, s’est totalement écrasée dans les salles nord-américaines face à la compétition (qui n’était pourtant pas très forte). La performance du film au box-office s’est inscrite parmi les dix pires des trente dernières années.
Le lundi suivant, le premier épisode de Supergirl, la série télé, a récolté les meilleurs chiffres en termes d’auditoire pour l’automne 2015 aux États-Unis. Ce qui n’est pas rien ! Il s’agit du meilleur départ télévisé de la saison, et ce, dans un marché immense.
Pourquoi je compare les deux ? Parce qu’il s’agit de deux icônes féministes qui s’adressent sensiblement au même public et qui envoient le même message. Pourtant, le public a décidé d’en suivre une et de bouder l’autre.
Jem and the Holograms, basé sur la ligne de jouets de Hasbro et la série animée des années 1980, est un film réalisé par John M. Chu et produit conjointement par les studios Universal et Blumhouse. Le film possède la signature de Blumhouse, c’est-à-dire un style semi-documentaire, filmé à l’épaule et qui fut tourné pour à peu près rien (à peine 5 millions de dollars). Le film met en vedette Aubrey Peeples dans le rôle-titre d’une chanteuse pop adolescente, ainsi que Molly Ringwald dans celui de sa mère et Juliette Lewis dans le rôle de la méchante présidente d’une compagnie de disques.
Malgré tout le talent impliqué dans le projet et son modeste budget, personne dans le public ne semble avoir été attiré par ce film. Même les fans de la première heure de Jem ont été réticents, certains extrémistes allant même jusqu’à faire parvenir des menaces de mort à son réalisateur.

Jem a, de plus, souffert d’une campagne promotionnelle très pauvre, quasi inexistante, qui fit en sorte que bien des gens n’avaient aucune idée que le film sortait.
De son côté, la série Supergirl, inspirée du personnage de DC Comics créé dans les années 50, et qui fut déjà le sujet d’un film médiocre dans les années 80, a bénéficié d’un battage publicitaire intense : grands panneaux installés sur le bord des routes dans différentes villes des États-Unis, de nombreuses apparitions de sa vedette, Melissa Benoist, dans des événements caritatifs et auprès d’enfants malades tout au long des derniers mois, et une forte présence sur les réseaux sociaux.
chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecSupergirl, développée par Greg Berlanti (Dawson’s Creek), Ali Adler (The New Normal) et Andrew Kreisberg (Fringe), est un mélange pas toujours adroit de « chick flick » et de série d’action/science-fiction. Son héroïne travaille pour un journal dont la patronne, jouée avec brio par Calista Flockhart (Ally McBeal), est une femme forte et intransigeante. C’est à travers elle, notamment, que le message féministe de la série semble être transmis.
Le personnage de Kara/Supergirl, joué avec énormément de charisme par Melissa Benoist (Glee), est constamment dévalorisé par les hommes, mais refuse de baisser les bras et fonce dans la vie avec optimisme et un beau grand sourire.
Le message au centre de Supergirl, du moins son premier épisode, est exactement le même que celui du film Jem and the Holograms. Dans la série, Kara/Supergirl reçoit le message suivant de la part de sa défunte mère : « Sois sage, sois forte, et sois toujours authentique » (« Be wise, be strong, and always be true to yourself »).
Dans Jem and the Holograms, l’héroïne reçoit différents messages de son défunt père (une grande partie de l’intrigue repose sur une série d’indices qu’il lui a laissés), dont entre autres « Ne crains pas l’inconnu » (« Don’t fear the unknown ») ou encore « Fais usage de tes talents » (« Use your gifts »).
Étonnamment, j’ai beaucoup apprécié Jem and the Holograms. Je ne suis pas amateur de la série animée, et j’y allais par curiosité (et parce que j’aime bien son actrice principale, qui joue aussi dans la série télévisée Nashville). Je recommanderais ce film à quiconque a des enfants. Son message est extrêmement positif et, si j’étais un ado, le film me donnerait le goût de prendre une guitare et un micro et de rêver à devenir une vedette. Ce film pourrait éventuellement devenir une sorte de The Rocky Horror Picture Show, car son message est essentiellement le même : « Don’t dream it, be it » (« Ne le rêve pas, sois-le »).
Quant à Supergirl, ses dialogues sont souvent ringards, mais l’action est amusante, son actrice principale déborde de charme et le message, ici aussi, est très positif pour les femmes. Pour une grosse dose de plaisir, je la recommande à tout le monde.
Au moment où vous lirez ceci, Jem and the Holograms aura probablement disparu des écrans, et c’est dommage. Il ne méritait pas ce sort. On nous offre souvent bien pire dans les salles. Le film présente un modèle exemplaire aux jeunes filles (et même aux jeunes hommes), et le film s’avère très divertissant. N’hésitez pas à le voir si vous le pouvez !
Pour en connaître davantage sur mon opinion, dirigez-vous sur le www.brasdeferdesfilms.com pour m’entendre parler de Jem avec ma copine et d’autres amis, dans le plus récent épisode du podcast que j’anime.

Notice biographiquechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique urbaine, avec Jean-François Tremblay…

29 octobre 2015

Un lundi soir à Hollywoodchat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec

Lundi 16 avril 2012,  Hollywood Boulevard. Vers 16 h 30.

Mon ami Marc-André, et moi-même, sortons de la station de métro Hollywood/Vine. Devant le Pantages Theater, nous prenons la décision de marcher un peu sur le boulevard, sans but précis. Nous avons toute la soirée pour nous, et nous sommes à Hollywood.

Fan de cinéma, je suis hypnotisé par les nombreuses étoiles sous mes pieds. En vérité, le Walk of Fame n’a rien de particulièrement impressionnant (surtout si vous en avez vu un autre, tel que celui de Toronto que j’ai visité en 1998).  Ce ne sont que des étoiles dans le ciment.  N’empêche que j’aurais pu passer la soirée à regarder par terre et ne rien voir d’autre autour de moi.

Au total, tel un vrai touriste, j’ai bien dû photographier une cinquantaine d’étoiles. Ridicule, je sais.

Après un délicieux hamburger chez Juicy Burger (coin Hollywood Blvd et Ivar Ave), nous continuons notre promenade. C’est alors que nous apercevons les lettres de l’enseigne d’Hollywood au loin, sur le mont Lee. Du moins, les trois premières lettres. Le reste est caché par des édifices.

Nous décidons alors de nous diriger en direction de l’enseigne pour tenter de la voir au complet. Nous partons, à pied, vers les collines d’Hollywood, sur Argyle Avenue.

Le quartier que nous découvrons est des plus pittoresques. Des maisons de tous genres, pas nécessairement luxueuses, mais très jolies, s’empilent les unes sur les autres, près des autres, formant un mélange de couleurs et de styles. La verdure luxuriante ajoute au tout.

Les rues sont étroites. La température est superbe. Nous avons cette motivation commune de voir ces grandes lettres de près (du moins, le plus près possible avant la noirceur), et nous avançons lentement, mais sûrement.

Les maisons nous cachent la fameuse enseigne, mais nous savons à peu près dans quelle direction aller. Cependant, les rues ne cessent de tourner dans toutes les directions, et nous ignorons si nous sommes dans un quartier qui nous permettra de voir l’enseigne au final, ou s’il y aura toujours plus de maisons et d’arbres.

Et nous sommes constamment attirés par diverses choses : maisons typiques, voitures décorées de manière étrange et surtout, la vue de Los Angeles qui, au fur et à mesure de notre ascension, devient de plus en plus jolie à nos pieds et qui ne cesse d’attirer notre regard.

Dans un tournant, sur Temple Hill Dr, il y a une pente à pic, entre deux maisons. Au sommet de la pente, une clôture qui semble longer un terrain. Convaincus que de là-haut nous serons en mesure de voir dans quelle direction aller, nous montons. Je suis nerveux, car le terrain semble privé. J’entends des hélicoptères à proximité, et je les imagine déjà nous interpeller, et mon imagination s’affole jusqu’à nous voir dans une cellule dans un poste de police quelconque de Los Angeles.

Une fois là-haut, mis à part une vue magnifique de Los Angeles, nous ne voyons rien. La clôture que nous avions aperçue de la rue donne sur un terrain où se trouve une demeure, mais les aspérités des lieux nous empêchent de voir quoi que ce soit d’autre. Nous redescendons, de peine et de misère (c’est très à pic).

Un peu plus sales, un peu plus en sueur, et incertains d’arriver à voir de près l’enseigne d’Hollywood, nous continuons malgré tout notre marche.

Retour, donc, vers Argyle Ave, pour ensuite prendre El Contento Dr vers le nord. Tout ceci se fait en lente montée depuis le début. J’ai très soif. Il fait chaud, mais pas trop. C’est surtout une fin d’après-midi paradisiaque. Le quartier est d’une beauté incroyable, et je suis bien. Il n’y a presque pas de circulation et malgré nos recherches infructueuses pour entrevoir, ne serait-ce qu’un moment, le signe d’Hollywood, nous avons du plaisir à nous trouver là.

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecEl Contento monte pendant un petit moment, et j’ai un drôle de sentiment ; celui que nous allons bientôt être chanceux. C’est à ce moment que nous arrivons près d’une intersection. En approchant, je vois le nom de la rue perpendiculaire : Quebec Dr.

Je dis à Marc-André : « Ça, c’est un signe du destin ! »

Et voilà que, trente secondes plus tard, nous sommes sur Quebec Dr et qu’entre deux maisons, nous voyons enfin les lettres HOLLYWOOD au complet.

Enfin !

À partir de là, nous marchons dans Quebec Dr vers l’ouest, qui devient Creston Dr en montant vers le nord, pour aboutir sur Durand Dr.

« Durand » étant le nom de famille de ma copine, j’y vois un autre signe. Un signe de quelque chose que je ne saurais préciser, mais un signe.

Nous abordons une femme qui promène son chien et lui demandons comment on peut s’approcher du signe.

Elle nous conseille de continuer dans Durand Dr, et de prendre ensuite un chemin de terre (une trail, en bon français…), qui longe les collines et qui nous mènera à un belvédère d’où nous pourrons mieux voir l’enseigne.

Et c’est ce que nous faisons. Nous nous rendons, donc, jusqu’au chemin de terre qui longe le Hollywood Reservoir. De là, nous voyons le Mulholland Dam (le même que l’on voyait s’effriter dans le film Tremblement de Terre en 1974).

Et nous arrivons, enfin, au belvédère, vers 18 h 45. La lumière est splendide, tout est calme. Il y a peu de gens. Nous sommes fatigués, mais heureux d’avoir atteint notre but.

Voir le signe d’encore plus près nous aurait demandé plus de temps, voire une voiture. Et de toute façon, les lettres sont derrière une clôture aujourd’hui ; il aurait chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québecété impossible de les toucher. J’étais simplement heureux de voir de mes propres yeux une icône importante de ma vie de cinéphile.

De retour, une heure plus tard, sur Hollywood Blvd, nous avons continué notre périple.

Nous avons visité des boutiques de souvenirs, avons mangé au California Pizza Kitchen, un resto au sein même du Kodak Theatre (où sont présentés les Oscars), et sommes allés nous promener sur Sunset Blvd.

Nous avons terminé la soirée dans un bar de danseuses nues (où l’affiche annonçait  1000’s of Beautiful Girls, and 3 Ugly Ones), et au retour nous nous sommes fait arnaquer par un homme qui a partagé une ballade en taxi avec nous (à nos frais…).  Mais ceci vous sera raconté une autre fois…

Notice biographique

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecJean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Dès un très jeune âge, il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite la métropole depuis 2007.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

18 octobre 2015

Les nouvelles reines de l’épouvante

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Puisque nous sommes au beau milieu d’octobre, mois préféré des amateurs d’horreur, laissez-moi vous entretenir brièvement de Scream Queens.

Cette série télévisée créée par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Ian Brennan (les hommes derrière Glee et American Horror Story) n’en est qu’à son cinquième épisode et s’avère déjà l’une des choses les plus délicieusement délirantes que j’ai vues sur le petit écran.
Mettant en vedette Emma Roberts (la nièce de Julia), Abigail Brislin (Little Miss Sunshine) et Jamie Lee Curtis, entre autres, cette histoire de meurtres et mystères, au sein d’une sororité d’une université américaine, est à la fois drôle et sanglante. Les personnages sont tous plus stéréotypés et parodiques les uns que les autres, un parti pris risqué qui fonctionne à merveille dans le contexte de la série.
Le scénario, sans être particulièrement intelligent, se moque avec beaucoup de mordant de la génération Y, qu’on nomme « millenials » en anglais. On s’amuse de leurs tics, de leur langage, de leurs attitudes. Une scène de meurtre en particulier, impliquant une série de textos, fait partie des choses les plus hilarantes que j’ai pu voir cette année.

Nostalgie oblige, la mode étant aux années 90 ces temps-ci, la série fait souvent référence à cette décennie à travers ses choix musicaux, ainsi que dans le fait qu’une grande partie de son intrigue repose sur des événements ayant eu lieu en 1995. La série fait également de subtils (et moins subtils) clins d’œil à diverses œuvres cinématographiques, principalement dans le genre de l’horreur.
L’une des caractéristiques que je préfère dans Scream Queens est la place qu’elle donne aux femmes, chose que l’on peut également dire des autres séries de ses créateurs. Les hommes sont, pour la plupart, relégués à des personnages secondaires. Les femmes sont en maîtresses de leur vie, ce sont elles qui propulsent le récit, qui trouvent des solutions aux problèmes ou qui souvent les causent. J’adore les œuvres qui donnent le pouvoir aux femmes, et cette série en est un excellent exemple, qui de plus s’adresse à un public adolescent ayant toujours besoin de modèles féminins forts (même s’il s’agit ici de personnages caricaturaux).
Scream Queens est moins rose bonbon que Glee, et moins dérangeante que American Horror Story ; il s’agit d’un étrange – et habile ! – mélange des tons de ces deux séries qui donne au final un produit original et, à mon avis, très jouissif. Je m’amuse beaucoup avec chaque nouvel épisode, et je vous recommande d’y jeter un œil si vous désirez rire et frissonner à l’approche d’Halloween !

Grace Potter

Lancé au mois d’août, l’album Midnight de la chanteuse Grace Potter marque un virage dans la carrière de cettechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec jeune femme que le groupe The Nocturnals accompagnait depuis 2002. Pour ce nouvel album : bye bye, les Nocturnals : Potter décide d’essayer différents trucs en solo.

Possédant une voix chaude et un peu rauque (pensez à Alannah Myles, ça vous donnera une idée), la jeune femme qui, normalement, donne davantage dans le rock, le soul, le country et même le jazz feutré (à ses débuts), tente une approche plus pop-rock avec des chansons qui nous font immédiatement taper du pied.

Mais loin d’être de simples chansonnettes pop vides de sens, j’apprécie particulièrement son approche moderne sur certains textes, notamment Your Girl, qui s’inscrit à contre-courant des clichés qui dépeignent constamment les femmes comme des rivales prêtes à s’arracher les cheveux à tout moment. Ici, Potter chante sa déception d’avoir rencontré la petite amie d’un homme pour qui elle a le béguin, car, maintenant qu’elle connaît sa « rivale », elle apprécie trop celle-ci pour jouer dans ses plates-bandes et lui faire du mal.
C’est de la pop qui tend à s’apprécier davantage à chaque nouvelle écoute. Les chansons sont très bien construites, la voix de Potter est puissante, et même parfois hallucinante (écoutez Delirious et vous m’en reparlerez), et, en fin de compte, ce disque s’inscrit parmi mes préférés de 2015.
Je vous laisse sur cette performance filmée de la chanson Empty Hearts, la pièce la moins pop de l’album :
https://www.youtube.com/watch?v=ZPEE33a8ufA

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique urbaine… Le féminisme, par Jean-François Tremblay…

7 octobre 2015

Le féminisme chez les jeunes

La semaine dernière, ma copine et moi sommes allés voir le documentaire Attention Féministes ! de la réalisatrice Rozenn Potin.

Le film dresse un portrait à la fois dynamique et informatif du mouvement féministe tel que vécu par les Québécoises et Québécois des

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Éros et Psyché

générations X et Y, en suivant une poignée de personnes impliquées activement dans la cause, tous et toutes basé(e)s dans la grande région de Montréal.

Un film que je vous conseille de voir si l’occasion se présente. Selon la réalisatrice (qui était présente lors de la projection), il devrait être lancé en format DVD d’ici quelques mois.

En marchant pour rentrer à la maison, ma copine et moi avons eu une longue discussion sur nos impressions face au film.

Ma copine, finissante au doctorat en histoire, s’intéresse depuis longtemps à l’histoire des femmes et du féminisme. Pour ma part, je n’y connais que bien peu de choses.

Donc, pour elle, le film — quoique très intéressant dans l’ensemble — n’apportait aucun fait nouveau.

En ce qui me concerne, j’ai été confronté à des idées qui firent jaillir en moi des sentiments contradictoires.

D’un côté, certaines idées et revendications me dérangent, surtout lorsqu’il est question des différences biologiques et d’un certain mécontentement des femmes face à ces différences.

Lorsqu’une femme dit, par exemple, se sentir lésée parce qu’elle doit se taper la grossesse et l’accouchement, que son rôle est plus grand, plus difficile, et plus contraignant que son conjoint dans ce processus qu’est celui de donner la vie, je trouve idiot de se baser sur des différences naturelles, biologiques, pour revendiquer quoi que ce soit. Il ne s’agit pas d’une injustice, mais de la façon dont la nature fonctionne.

Et je suis convaincu que plusieurs hommes seraient heureux d’enfanter si cela était humainement possible.

De plus, je n’aime pas le principe de revendiquer. J’aimerais que les femmes prennent leur place, peut-être plus agressivement, ou plus sournoisement qu’elles ne le font présentement. Au lieu de revendiquer, ce qui en revient à demander, elles devraient prendre ce qui leur est dû. Elles forment, après tout, la moitié de la population terrestre.

D’un autre côté, le film m’a fait prendre conscience du chemin qu’il y a encore à accomplir, et de l’importance de garder le mouvement féministe bien vivant. Pour ouvrir les consciences, et continuer à avancer dans la bonne direction.

L’art a-t-il un sexe ?

Durant notre discussion, sur le chemin du retour, ma copine et moi avons bifurqué sur le sujet des œuvres d’art « pour hommes » et celles « pour femmes ».

L’art a-t-il un sexe ?

Par exemple, sans avoir été très informé sur le féminisme au cours de ma vie, je me suis toujours intéressé, et ce de manière tout à fait naturelle, à des œuvres qui s’adressaient principalement aux femmes.

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecJe suis, après tout, l’un des plus grands admirateurs de Gilmore Girls, une série télévisée américaine du début des années 2000 qui raconte l’histoire d’une mère de 32 ans et de sa fille de 16 ans, et dont les dialogues savoureux respectent l’intelligence du spectateur (et sont également truffés de références culturelles plus ou moins obscures).

Ceci dit, je ne compte plus le nombre de fois où mes meilleurs amis se sont moqués de moi, du haut de leur surplus de virilité.

Parce que je ne m’intéresse pas au hockey, parce que je n’ai pas de voiture, parce que j’aime les comédies musicales, parce que je possède tous les albums de Jewel et aucun de Metallica, pour ces raisons et bien plus, je me retrouve handicapé lors de conversations de gars, parce que je n’ai pas les mêmes intérêts que la plupart de mes congénères.

Pourtant, je n’ai pas honte de connaître par cœur les paroles de Grease, et je considère que de regarder Gilmore Girls pendant toutes ces années m’a offert – malgré le fait que ça soit une œuvre de fiction – une fenêtre sur la psyché féminine.

On se désole, avec raison, du peu de reconnaissance envers le travail des réalisatrices au cinéma, mais est-ce que le public masculin, celui qui fait rouler la machine cinématographique en payant des fortunes pour voir des œuvres aussi vides que Transformers ou The Dark Knight, serait intéressé par des films réalisés par des femmes ?

La question est vaste, et lorsque je demande si l’art a un sexe, cela s’applique à toutes les formes d’art. Les femmes sont sous-représentées un peu partout.

J’ai été agréablement surpris, le soir des Jutra, de voir que plusieurs nominés dans la catégorie « Meilleur Montage » étaient des femmes, et que le prix fut remis à l’une d’entre elles (Monique Dartonne, pour Incendies).

Et pourtant, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour changer les mentalités. Pour se départir de la honte, par exemple chez les hommes, de regarder un film « de filles ».

Les maudites tapettes

Le chroniqueur Marc-André Lussier a écrit récemment un texte sur l’homophobie à Hollywood, que je vous invite à lire.chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec

Lorsque j’ai partagé ce texte sur Facebook, j’ai reçu un commentaire d’un membre de ma famille.

Je vous laisse sur ces mots pleins d’esprit.

« Jaime jim carry il est bon mais pas les maudite tapette. Dieux nous a pas creer pour etre maudite tapette FAG si tous le monde etait gay personne sur cette planette aurais vu le jour »  (Nous reproduisons le message intégralement, fautes incluses…  NDLR)

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chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecJean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Dès un très jeune âge, il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite la métropole depuis 2007.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

4 octobre 2015

Anderson Ponty Band : à deux, ce n’est pas nécessairement mieux

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Mieux vaut tard que jamais est la traduction française du titre du premier album de la formation Anderson Ponty Band, un groupe dont les figures de proue sont Jon Anderson, ancien chanteur du groupe de rock progressif Yes, et Jean-Luc Ponty, célèbre musicien de jazz français. Il s’agit de la première collaboration entre ces deux septuagénaires qui ont marqué, chacun à sa façon, la musique occidentale des cinquante dernières années.

Et bien qu’à mes yeux il ne soit pas question ici d’un désastre (pas tout à fait), je me demande s’il n’aurait pas été plus approprié d’intituler l’album Mieux vaut continuer de travailler nos compositions, ou ne rien sortir du tout.

L’album est né d’une campagne kick-starter qui a permis d’amasser plus de 100 000 $. L’intérêt des amateurs des deux musiciens était plutôt grand. Un concert fut enregistré il y a un an, duquel furent tirés la plupart des enregistrements que l’on retrouve sur le disque. Le tout fut peaufiné en studio. Et le résultat final est… quelque peu décevant.

Je m’exprime ici en tant que fan de Jon Anderson, principalement. Je ne suis pas très familier avec le travail de Ponty (qui a collaboré avec tout le monde, de Zappa à Al Di Meola). Depuis ses problèmes de santé qui ont failli lui coûter la vie en 2008, et qui lui ont valu d’être mis à la porte du groupe qu’il avait fondé quarante ans auparavant, Jon Anderson n’a pas cessé d’accumuler les projets musicaux. Cependant, je suis d’avis que sa voix n’est plus tout à fait ce qu’elle a déjà été. Que cela soit dû à l’asthme dont il a souffert, et qui l’a presque tué, ou encore au simple vieillissement, je n’en sais rien, mais bien que j’apprécie encore entendre cette voix unique, cet instrument qui a fait de moi l’amateur de Yes que je suis depuis plus de 20 ans, le charme n’opère plus tout à fait comme auparavant.

Il n’atteint plus les notes qu’il pouvait autrefois chanter avec facilité. On s’en rend compte sur la reprise du classique And You And I, qu’il a écrit, à l’origine, en 1972 pour l’album Close To The Edge de son ancien groupe. Une reprise banale, qui fait le tiers de sa durée originale et qui, sans les notes haut perchées du jeune Anderson, perd une grande partie de son charme et de son unicité.

Et que dire de la reprise reggae (!) de Time And a Word, l’une des meilleures chansons de Yes ? Si Anderson semble s’amuser au cours de la performance, et que le jeu de Ponty au violon est intéressant en soi, on ne reconnaît pratiquement plus la pièce originale. Et si j’apprécie une bonne reprise de temps en temps, j’ai de la difficulté à saisir ce que cette transformation extrême de l’une de mes chansons préférées peut apporter à celle-ci. Anderson en profite au passage pour inclure un extrait de She Loves You des Beatles dans sa chanson, ce qui n’est pas inhabituel pour lui (il avait inséré le refrain de Give Peace a Chance dans la pièce I’ve Seen All Good People en 1972), mais ceci n’ajoute rien de bien intéressant à l’ensemble.
Pas besoin de faire un dessin : après deux ou trois écoutes, je n’arrive pas à m’emballer pour cet album, je n’adhère pas à la proposition. Je n’aime pas les synthétiseurs qui semblent tout droit sortis d’un mauvais album des années 80. Peut-être ai-je, au fond, un problème avec le son du violon électrique de Ponty. Lorsque j’entends One in the Rythms of Hope, une reprise de Rythms of Hope de Ponty augmentée de paroles par Anderson ? Je suis loin d’être emballé par le son démodé de la pièce.

Ce qui me dérange le plus dans cet album, c’est que ces deux musiciens, qui ont été à l’avant-garde du rock et du jazz dans les années 60 et 70, s’assoient sur leurs lauriers pour leur première collaboration et qu’ils reprennent de vieux titres pigés dans leur discographie respective, incapables qu’ils sont d’innover, de proposer quoi que ce soit de nouveau.

Mieux vaut tard que jamais ? Hum… laissez-moi en douter. J’aurais préféré que les deux musiciens nous coupent le souffle. Malheureusement, ils nous servent du réchauffé. Je ne vois pas vraiment l’utilité d’un tel projet. Pour les plus fervents amateurs seulement.
L’album est disponible sur iTunes et en format CD (incluant un DVD enregistré en concert l’an dernier). La formation sera en spectacle à Toronto le 7 novembre prochain.

Voici une vidéo promotionnelle

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

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20 septembre 2015

Se relever avec élégance et beauté

Dans quelques jours, le 25 septembre pour être précis, sera mis en vente le nouvel album de la chanteusechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec américaine Jewel. Ma chanteuse préférée depuis près de vingt ans, elle revient avec un disque intitulé Picking Up The Pieces, qui se veut une sorte de « compagnon » à son premier opus, Pieces of You. L’album fait suite au divorce de la chanteuse d’avec celui qui fut son conjoint pendant seize ans ; l’œuvre est donc marquée par une très grande tristesse. Mais c’est également très beau.
Jamais je n’ai entendu chanter Jewel avec autant de fragilité et de sincérité. Sur Loved Used To Be, la première pièce de l’album, elle laisse tomber les barrières et se dévoile comme jamais auparavant. On retrouve également un magnifique duo avec Dolly Parton, My Father’s Daughter, un bel hommage à sa famille et ses racines.
On retrouve sur l’album quelques compositions récentes et plusieurs chansons écrites par Jewel dans les années 90, mais jamais gravées sur disque avant cette année. Et ces « vieilles » chansons se marient parfaitement aux plus récentes. C’est comme si elle avait anticipé, il y a vingt ans, ce divorce qui la fait chanter aujourd’hui avec autant d’émotion dans la voix.
L’album est une sorte de retour à ses racines musicales, c’est plus folk, plus simple que ses récents albums, et il s’agit également de son meilleur, à mon avis.
À noter que Jewel lance également son autobiographie, Never Broken, que je suis très intéressé de lire. J’en reparlerai certainement ici.

Turbo Kid

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, QuébecJe n’ai pas vraiment accroché à la proposition du collectif québécois Roadkill Superstar et de son premier long-métrage Turbo Kid (disponible présentement sur iTunes).
Je suis amateur d’horreur et de science-fiction, genres dans lesquels le collectif se spécialise depuis des années (le trio a réalisé de nombreux courts-métrages devenus cultes chez les amateurs du genre). Et pourtant, ce film n’est pas fait pour moi.
Turbo Kid, c’est l’histoire d’un jeune homme (Munro Chambers) qui, dans un futur postapocalyptique, fait la rencontre d’Apple (Laurence Lebœuf), une jeune femme pétillante et quelque peu étrange. Celle-ci sera enlevée par le méchant Zeus (Michael Ironside), et le jeune homme, inspiré par un héros de bande dessinée, deviendra alors le Turbo Kid, et tentera de sauver sa belle. En résumé, c’est le scénario simpliste d’un jeu vidéo.
Ça s’adresse principalement aux gens qui sont mordus des vieux jeux vidéo (Megaman, surtout), ainsi qu’aux nostalgiques des années 80. En effet, le long-métrage est truffé de références à cette période et à ses jouets, gadgets et autres éléments de la culture populaire qui auraient intérêt, selon moi, à demeurer dans le passé.
J’ai grandi à cette époque, je suis un enfant des années 80, mais j’ose croire que ma perception de cette décennie, tant célébrée de nos jours, est davantage réaliste que celle des amateurs de ce film. Je me souviens d’une décennie qui n’était pas plus marquante qu’une autre, et qui a vu son lot de bonnes et de mauvaises choses.
Mais les « jeunes » trentenaires, enfants de Passe-Partout et des divorces, devenus aujourd’hui des adultes aux lunettes roses, ont tendance, je crois, à ne retenir que certains éléments totalement kitsch de cette période. Le film souffre de cette situation. Sa trame sonore est composée de musique interprétée aux synthétiseurs qui lui donnent un air rétro, tout à fait dans le ton du film et en phase avec ce qui se fait dans le cinéma nostalgique actuel (The Guest, Drive, It Follows, etc.), mais je ne suis plus capable de subir ce genre de nostalgie sirupeuse.

Le film ne tient qu’à cela ; il n’est qu’un pastiche juvénile d’une époque. Laissez-moi reformuler ceci : ce n’est pas un pastiche de l’époque, mais d’une vision de cette époque, une vision très enfantine.
Les scènes d’action pourront plaire aux amateurs de gore (ça gicle de partout), et la performance de Laurence Lebœuf vaut le détour. Mais l’ensemble ne décolle jamais vraiment. Le rythme est étrange, et le film possède de nombreuses longueurs (je l’ai vu en plein jour et j’ai bien failli m’endormir). Le fait d’avoir rempli le film de références et de scènes vides de sens, et de s’inscrire, par son style, dans une mode nostalgique passagère, déprécie l’œuvre, qui aurait pu être vraiment meilleure et mieux écrite.
Turbo Kid vise surtout un public de grands enfants, nostalgiques d’une certaine idée des années 80, qui ne veulent pas se casser la tête avec un scénario compliqué, car le film n’offre que bien peu de choses dans ce domaine. J’aurais souhaité l’aimer davantage. J’aimais les courts-métrages de RKSS. Ce film fait beaucoup trop de bruit pour rien.

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

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6 septembre 2015

Alice, à la recherche de ses souvenirs

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Julianne Moore

À mon avis, peu de maladies sont aussi effrayantes que celle d’Alzheimer.  Je ne suis pas un expert en la matière, loin de là, alors je ne m’en tiendrai qu’à de banales généralités, mais n’empêche que ce trouble neurodégénératif est probablement ce qui me terrifie le plus.  J’ai observé ses effets sur ma grand-mère paternelle il y a plusieurs années.  J’ai vu la peur, la tristesse et la confusion dans ses yeux.  J’ai été témoin des répercussions de cette maladie sur l’entourage immédiat de la personne atteinte.

La perte de soi, de sa propre identité, la disparition progressive de tout ce qui compose une personne.  Voilà ce que l’on retrouve au cœur du merveilleux film Still Alice que j’ai enfin eu la chance de voir (il est offert en ce moment sur Netflix).

Chouchou des critiques l’an dernier au Festival international du film de Toronto, et ayant valu à Julianne Moore le titre de Meilleure Actrice lors des plus récents Academy Awards, Still Alice nous raconte le combat d’une femme de 50 ans, extrêmement intelligente et accomplie au plan professionnel, mère de famille et épouse aimante, contre un début précoce de cette maladie qui menace de, lentement, tout lui dérober.

Basé sur un best-seller écrit par Lisa Genova (que je n’ai pas encore lu), et réalisé par le couple Richard Galtzer et Wash Westmoreland, le film nous fait entrer dans l’intimité de cette femme, Alice, pour qui les accomplissements intellectuels, le livre qu’elle a publié, ses recherches et les cours qu’elle donne à l’université sont quasiment aussi importants à ses yeux que les membres de sa famille.  Elle se définit par son intellect.  Donc, l’idée de perdre à tout jamais ses souvenirs et ses connaissances est intolérable et inacceptable pour elle.

Je n’irai pas trop loin dans la description du film, car vous devez le découvrir au fur à mesure.  Je ne veux rien vous gâcher.  Le film est d’une infinie beauté et d’une immense tristesse.  Peut-être est-ce dû au fait que le sujet me terrifie, mais je me suis laissé totalement emporter par cette œuvre Julianne Moore y est sublime.  Totalement sublime.  Elle se transforme graduellement sous nos yeux, passant de la femme active et en pleine possession de ses moyens à… eh bien, disons seulement qu’elle se transforme et que son travail d’actrice est extraordinaire.

Dans le rôle de son mari, on retrouve Alec Baldwin, dans un rôle plus sérieux et dramatique que ce à quoi il nous a habitués dernièrement (je pense à son personnage de la série humoristique 30 Rock).  Le couple formé par les deux acteurs est tout à fait crédible à mes yeux.  Le personnage, tel que joué par Baldwin, m’a profondément touché.

Dans le rôle des deux grandes filles d’Alice, on retrouve tout d’abord Kate Bosworth, qui joue Anna, celle dont la vie est toute tracée d’avance, qui suit les conseils de ses parents et qui semble parfaite en tous points.  Je n’ai rien de spécial à dire sur Bosworth, qui joue correctement, mais qui n’a pas grand-chose à faire dans ce film si ce n’est que de paraître parfaite.

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Kristen Stewart

À l’opposé il y a Lydia, une jeune actrice qui rêve de gloire à l’autre bout du pays, et qui entretient une relation quelque peu difficile avec sa mère.  Elle est jouée par Kristen Stewart.  Les scènes où elle et Moore sont ensemble à l’écran sont mes préférées.  Stewart me surprend toujours (elle était géniale dans le film biographique The Runaways que beaucoup trop de gens ont ignoré à sa sortie), et ici encore elle prouve à quel point elle sait démontrer une grande gamme d’émotions en très peu de mots.  C’est subtil, mais c’est là, et c’est vraiment bien joué.

Je recommande Still Alice à tout le monde.  Il n’y a rien à faire pour prévenir la maladie d’Alzheimer, et j’espère que l’on trouvera bientôt des traitements qui la rendront moins terrifiante.  En attendant, une œuvre comme Still Alice peut aider le commun des mortels à mieux comprendre la maladie et à peut-être mieux comprendre ceux et celles qui en souffrent.  Voilà un bien grand film qui m’a énormément remué et qui restera longtemps dans mon cœur.

Bande-annonce du film en français

Notice biographiquechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

30 août 2015

Princesses et esprits tapageurs : Au bout du conte, d’Agnès Jaoui (2012)

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Agnès Jaoui

 Je suis un admirateur du travail d’Agnès Jaoui depuis le film Un air de famille sorti en 1996 et réalisé par Cédric Klapisch.  Ce long métrage hilarant et décapant était tiré d’une pièce écrite par Jaoui et Jean-Pierre Bacri.  Ce dernier, en plus d’être son fidèle collaborateur d’écriture et partenaire de jeu à l’écran dans de nombreux projets, fut également son amoureux pendant près de 25 ans, de 1987 à 2012.  Ensemble, ils écrivirent plusieurs scénarios pour le cinéma, dont certains pour Alain Resnais – l’excellent On connaît la chanson de Resnais en 1997, que j’adore particulièrement –, et pour Jaoui elle-même qui se retrouva derrière la caméra à partir de 2000 pour le film Le goût des autres.   Suivirent les excellents Comme une image et Parlez-moi de la pluie, et voilà qu’un petit dernier est né et a été lancé sur les écrans récemment, le premier film depuis leur rupture, Au bout du conte.

Je mentionne leur séparation, mais celle-ci n’a aucune incidence – à ce que je sache – sur le film.  Ce dernier contient le même humour grinçant, la même chimie dans le jeu de Jaoui et de Bacri, le même ton jouissif de leurs œuvres précédentes.  Ce long métrage raconte l’histoire de Laura, jeune femme moderne à la recherche de son « prince charmant ».  Elle le trouvera éventuellement dans la personne de Sandro, jeune musicien, mais elle sera également séduite par le mystérieux Maxime Wolf qui l’attirera dans ses filets.  Confuse, la jeune femme devra faire un choix si elle ne veut pas voir son univers s’effondrer.

Entourant la jeune femme, une panoplie de personnages (dont ceux de Jaoui et Bacri) évolue dans cet univers réaliste aux touches fantastiques.  Tout au long du film, les références aux contes sont nombreuses.  Certaines sont plus subtiles que d’autres.  Parfois, c’est maladroit, et peut-être qu’entre les mains d’un Jean-Pierre Jeunet (par exemple) ça aurait mieux passé.  Néanmoins, le travail d’Agnès Jaoui à la réalisation est fort convenable et peut même par moments s’avérer d’une grande qualité.

Jean-Pierre Bacri joue le père de Sandro et confère au personnage son attitude habituelle, qu’il cultive de film en film, et qui consiste à grommeler tout au long du scénario, créant ainsi un être facilement irritable – il est également celui qui a les meilleures répliques.

Lors d’un événement social huppé auquel ils ont été invités principalement pour rencontrer les parents de Laura, le personnage de Bacri, M. Leconte, et son ex-femme, interprétée par Dominique Valadié, sont assis dans un coin et ne se sentent visiblement pas à leur place.  Sandro arrive, les voit et s’approche d’eux, consterné.

Sandro : — Mais qu’est-ce que vous faites ?

Son père : — Ben, on s’emmerde.  Que veux-tu qu’on fasse ?

Il s’agit d’un petit film rafraîchissant, captivant, et charmant.  Si vous avez aimé les autres scénarios de Jaoui et Bacri, vous serez comblés par celui-ci.  Si vous ne les connaissez pas, vous avez là une belle façon d’entrer dans leur univers, quoique Le goût des autres et Un air de famille soient des œuvres supérieures, que vous devrez découvrir à tout prix.

Avec ces deux artistes, on passe constamment de la comédie au drame, et cela se fait toujours avec adresse.  C’est intelligent, ça ne prend pas le public pour des cons, et bon, c’est Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ensemble…  Juste pour cela, vous devriez courir voir ce film, et revoir tous leurs précédents.  C’est du bonbon !

 The Conjuring, de James Wan (2013)

chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec James Wan est un réalisateur d’origine malaisienne né en 1977 (deux jours après moi, en fait) et qui s’est fait, au cours des dix dernières années, un nom dans le cinéma d’horreur, notamment avec son film Saw (Décadence), ainsi qu’avec le film de fantômes Insidious, en 2010 (une suite, toujours réalisée par Wan, sera sur les écrans en septembre prochain).

Cet été, Wan nous propose un récit inspiré d’événements véritables, The Conjuring.  Le scénario reprend les éléments clés d’une enquête menée dans les années 70 par Ed et Lorraine Warren, couple célèbre d’enquêteurs du paranormal qui auraient travaillé sur plus de 10 000 cas depuis les années 50, dont certains très célèbres, comme celui de la maison hantée d’Amityville.  Dans The Conjuring, on fait connaissance à la fois avec les Warren et leur petite fille, ainsi qu’avec les Perron, une famille composée de deux adultes et cinq jeunes filles, dont la nouvelle maison située au Rhode Island semble infestée par la présence d’esprits tapageurs et autres revenants.  Les Warren sont appelés à la rescousse, et ce qu’ils trouvent sur place fera de ce cas l’une des plus étranges affaires sur lesquelles ils auront enquêté.  On retrouve de tout, pour tous les goûts dans ce film : esprits tapageurs, fantômes, possession (et éventuellement, un exorcisme), etc.  James Wan sait parfaitement bien doser les apparitions de fantômes à l’écran.  Il connaît aussi parfaitement bien les mécanismes de la peur.  Il a développé une expertise au fil du temps dans ce domaine et il est en parfaite maîtrise de ses moyens.  On parle ici d’un film d’horreur adulte, sérieux, intelligent et très, très effrayant.

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Vera Farmiga

La distribution est superbe.  Vera Farmiga livre une performance époustouflante dans le rôle de Lorraine Warren, à la fois très maternelle, fragile et forte.  Elle porte quasiment à elle seule le film sur ses épaules.  Mais d’autres grands acteurs la supportent.  Patrick Wilson, un habitué de Wan (il est la vedette des deux Insidious), fait un Ed Warren très convaincant et forme un couple solide et très crédible avec Farmiga.  Et Lili Taylor dans le rôle de la mère, qui doit protéger sa famille à tout prix des esprits malveillants, est tout simplement merveilleuse.  Une actrice que j’ai toujours admirée et qui me surprend chaque fois.

Le film rappelle d’autres grands titres du genre, tels The Exorcist, The Amityville Horror et Poltergeist.  C’est un divertissement adulte, nuancé et rempli d’émotions.  Je vous le recommande fortement.

Sur ce, bon cinéma, et à bientôt !

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Il chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québeca fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger parla suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

23 août 2015

Arracher la dent sucrée, une fois pour toutes !

That Sugar Film est un documentaire réalisé par Damon Gameau, un acteur australien qui a tenté l’expérience de soumettrechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, Jean-francois tremblay son corps à une consommation de sucre un peu dingue, c’est-à-dire 40 cuillères de sucre par jour pendant 60 jours. On parle ici de sucre ajouté, et il n’est pas question de boissons gazeuses ou de friandises sucrées, mais plutôt de produits vendus sur le marché comme étant « bons » pour la santé.
Il se rend rapidement compte, au début de l’expérience, que le seuil de 40 cuillères par jour n’est pas difficile à atteindre (il en prend parfois la moitié seulement au petit déjeuner !!).
Au cours des 60 jours, il ne change pas le nombre de calories qu’il ingère normalement au quotidien, et continue de faire de l’exercice régulièrement (Gameau est, au départ, un homme en santé et actif). Mais rapidement, tout dégringole : il manque d’énergie, il prend rapidement du poids, et sa santé se détériore, au point qu’à la toute fin de l’expérience, il a sérieusement endommagé son foie et ses organes.
Son expérience l’amène à se promener un peu partout, du désert australien où l’on fait la rencontre d’un peuple chez qui le sucre a fait des ravages, jusqu’aux États-Unis où l’on constate, là aussi, les effets du sucre chez les gens pauvres (entre autres). Une séquence où l’on fait la connaissance d’un adolescent dont il ne reste plus grand-chose de la dentition m’a foutu plus la trouille que les dizaines et dizaines de films d’horreur que je regarde par année !
J’ai adoré l’animation de Gameau, celui-ci étant un gars sympathique, captivant et qui s’avère un excellent vulgarisateur. Il a également demandé à certains amis célèbres, tels que Hugh Jackman et Stephen Fry, de parler à la caméra de certains concepts de manière ludique, ce qui permet au spectateur de bien comprendre la manière dont le corps humain réagit au sucre.
Le temps passe vite durant le visionnement, si bien que j’en aurais pris davantage. Ma copine aurait aimé que Gameau inclue un historique de l’arrivée du sucre dans nos sociétés – du moins, plus détaillé que ce qu’on retrouve dans le film. Cependant, Gameau a également publié un livre qui accompagne la sortie du documentaire, et sans l’avoir lu, je soupçonne qu’il contient ce genre de détails qui manquent parfois au film. Le livre contient également des recettes, selon ce que j’ai lu sur le sujet.
La finale du film m’a totalement jeté par terre et m’a fait tellement sourire ! Quelle finale géniale ! Je n’en dis pas plus !
C’est un film éducatif, mais totalement divertissant. C’est d’une grande beauté visuelle, la réalisation faisant preuve de beaucoup d’inventivité, et on sent que la production avait des moyens considérables. Et Gameau met ses talents d’acteur au profit de son propos, ce qui permet aux spectateurs de bien suivre et de bien comprendre ce qui lui est présenté, car l’ensemble est amusant, alléchant et relativement léger (malgré les moments qui font peur et/ou font réfléchir).
Je recommande fortement ce film à tous ceux et celles qui, de près ou de loin, s’intéressent à l’alimentation et aux effets qu’a le sucre sur le corps humain. Il est offert sur iTunes et probablement bientôt sur DVD.
Site officiel du film et du livre
alain gagnon, Chat Qui Louche, maykan, francophonie, littératureSi votre santé vous tient à cœur, si votre consommation de sucre est trop élevée, si vous souffrez du diabète ou si, simplement, vous désirez vous éduquer sur le sujet, That Sugar Film est un bon point de départ pour mieux connaître le sucre et ses effets. J’ai moi-même perdu un grand nombre de livres il y a quelques années en coupant considérablement le sucre et en bougeant davantage, et je peux témoigner de ses effets néfastes. Il est possible de changer, et si ce film peut donner à certaines personnes le petit coup de pied au derrière nécessaire pour entamer ces changements, alors tant mieux !

Notice biographiquechat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

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Le retour du Chat Qui Louche…

22 août 2015

Salutations !chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie, littérature, Québec

Nous espérons que l’été est bon pour les lectrices et lecteurs du Chat qui reprend le collier demain, avec une Chronique ontarienne de Jean-François Tremblay.

Arracher la dent sucrée, une fois pour toutes !

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Bon automne littéraire à tous !


Love is in the air… Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

14 juin 2015

Love is in the air…

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Anna Kendrick

Pour cette dernière chronique du printemps, permettez-moi de vous faire découvrir deux films romantiques qui sont fort probablement passés inaperçus sur votre radar, et qui sont tous deux disponibles un peu partout.
The Last Five Years met en vedette Anna Kendrick et Jeremy Jordan dans les rôles de Cathy et Jamie, couple attachant qui, devant nos yeux, tombe amoureux, se marie et puis se désintègre lentement. Lui est un jeune auteur au succès fulgurant, et elle est une actrice qui n’arrive pas à percer.
À l’origine un spectacle musical créé au tournant du siècle par Jason Robert Brown, et inspiré de son propre malheureux mariage, The Last Five Years est structuré de manière originale. Cathy et Jamie chantent à tour de rôle, nous racontant les déboires de leur relation, mais avec la particularité que le récit de Cathy est raconté à rebours, tandis que celui de Jamie avance chronologiquement. Les deux récits se croisent éventuellement, lors du mariage des deux tourtereaux, et puis reprennent leurs distances, comme les deux protagonistes.
Le procédé fonctionnait bien sur scène – j’ai vu une production locale de la pièce l’an dernier, et je suis alors tombé amoureux des chansons – et le tout est très bien transposé à l’écran. Le réalisateur Richard LaGravenese ne prend pas ses spectateurs pour des idiots, il n’explique jamais le principe du scénario (en inscrivant des dates à l’écran, par exemple), forçant ainsi le spectateur à se démêler dans la chronologie de l’histoire. Et je crois que le tout fonctionne. Les deux acteurs sont charmants – je ne connaissais pas Jordan, mais j’étais bien au courant des talents d’actrice et de chanteuse de Kendrick (Pitch Perfect, Into The Woods) – et ils incarnent à merveille ce couple auquel on croit dès qu’on les aperçoit ensemble. Ils portent avec brio le film sur les épaules.
LaGravenese parvient à donner vie à l’écran à ce spectacle qui était somme toute statique sur scène, avec des éléments qui plairont à tout amateur de films musicaux (scènes chorégraphiées, références à des musicals très connus), et le film n’ennuie jamais, il demeure vivant du début à la fin. Jordan et Kendrick n’ont pas les meilleures voix au monde, mais ils remplissent très bien leurs rôles de chanteurs et les chansons gagnent à être écoutées plusieurs fois pour en savourer toute la beauté et la profondeur. Un film romantique que je recommande fortement.
Bande-annonce de The Last Five Years

L’amour à l’italienne

Spring est un film romantique d’horreur réalisé par Aaron Moorhead et Justin Benson. Benson en est également le scénariste.
Oui, j’ai bien écrit « film romantique d’horreur ».
Benson et Moorhead avaient réalisé il y a quelques années un film intitulé Resolution qui s’est avéré l’un de mes préférés des récentes années. L’amitié entre les deux protagonistes masculins était extrêmement bien écrite. Dans Spring, c’est un jeune couple qui est au centre du récit et, ici aussi, la relation entre les personnages est très crédible, très bien jouée et les deux amoureux sont terriblement attachants.
Pensez à une version fantastique du Before Sunrise de Richard Linklater et vous aurez une idée de ce à quoi ressemble Spring. Tentant de se remettre du décès de ses parents, l’Américain Evan se rend en Italie seul, se promenant de village en village, et fait la rencontre de la belle Louise, étudiante mystérieuse qui cache un terrible secret. Les deux ont de longues discussions sur tout et sur rien, ils tombent amoureux, font l’amour et vivent une idylle passionnée. Mais leur temps est compté…
Je ne peux pas trop en révéler sur ce film, sauf que je suis tombé amoureux de Spring. Je l’ai visionné deux fois en l’espace de quelques jours. Premièrement, il fait voyager. Il donne terriblement le goût de se rendre sur ses lieux de tournage, sur les côtes italiennes. Ensuite, ses deux acteurs principaux, Lou Taylor Pucci et Nadia Hilker, débordent de talent et de charme. Je les regarderais discuter des sujets les plus insipides pendant des heures et des heures tellement ils sont naturels et beaux à voir ensemble.
chat qui louche, maykan, alain gagnon, francophonie  La musique enchanteresse, la réalisation léchée, le scénario ingénieux – tous ces éléments m’ont renversé et ont fait de Spring l’un de mes films préférés des dernières années, et supérieur à Resolution selon moi. Je suis très curieux de voir où ce duo de réalisateurs-scénaristes nous entraînera par la suite, car, avec ces deux premiers films, ils ont un début de carrière extrêmement solide.
Et n’ayez crainte : l’horreur dans le film est quasiment inexistante. Si vous avez le cœur sensible, vous pouvez regarder Spring sans craintes. Il s’agit avant tout d’une très belle histoire d’amour.
Bande-annonce de Spring

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

1 juin 2015

Croisières, rock classique, Turquie et plus…

Récemment, j’écoutais l’émission Euromag sur la Première Chaîne de Radio-Canada (qui changera stupidement de nom, mais n’entrons pas là-dedans…).  Voici le lien direct pour l’écouter.

On y présentait dans le premier segment des entrevues avec des intervenants qui habitent Istanbul et qui se prononçaient sur l’état des choses dans leur coin de chat qui louche maykan alain gagnon francophoniepays. Des entrevues qui furent réalisées quelques jours avant le début de la crise en Turquie. Nul ne se doutait, au cours des entrevues, des bouleversements qui se produiraient au cours des jours suivants. Mais on y sentait déjà le début d’une grogne, et c’est exactement la raison pour laquelle ces entrevues furent diffusées, pour expliquer, en quelque sorte, le conflit.

Ce qui m’a intéressé, entre autres, c’est d’entendre une intervenante parler de la gestion de la ville, comment celle-ci se transforme rapidement. On y construit ce qu’on appelle le Galata Port, où on retrouvera des hôtels 5-étoiles, des centres commerciaux, des marinas, et tout ce qu’il faut pour accueillir les gros bateaux de croisières.

Cette dernière information m’a, bien entendu, fait penser immédiatement à un autre port, plus près de chez nous, où tout est organisé en fonction d’accueillir des croisières… Un port et une industrie de la croisière pour lesquels on dépense des fortunes, on investit dans des infrastructures, on redirige tous les efforts d’une collectivité pour un même but : accueillir de vieux et riches touristes.

Ensuite, je me suis mis à penser à autre chose de connexe. Les croisières de « classic rock ».

C’est un phénomène relativement récent, je crois. Ou du moins, qui prend de l’ampleur depuis quelque temps. J’ai vu des croisières s’adresser aux jeunes nostalgiques trentenaires, qui présentaient des spectacles des New Kids on the Block et autres groupes populaires des années 80 et 90. Pendant quelques jours en mer, pour un montant faramineux, vous pouvez vous laisser bercer par l’eau ainsi que par la musique de vos artistes préférés du passé.

La même chose se produit maintenant avec les vieux « has-been » du rock. En mars dernier, le groupe Yes – qui fut à ses débuts à l’avant-plan d’une révolution musicale – s’est lancé dans l’aventure avec Cruise To the Edge, un voyage de cinq jours pendant lesquels les voyageurs pouvaient voir et entendre Yes, Tangerine Dream, Carl Palmer et plusieurs autres.

Dans les mêmes dates, sur un autre bateau, on retrouvait les Moody Blues et leurs invités.

Et il y en a plusieurs autres, dont la Rock Legends Cruise, qui met en vedette CCR, BTO, Foreigner, et des tonnes d’autres vieux musiciens à la recherche d’un chèque de paie.

Je suppose que c’est une bonne façon pour les riches baby-boomers, qui peuvent se payer ces voyages, de côtoyer leurs idoles, d’avoir la chance de les voir en spectacle, de revivre des émotions reliées à leur jeunesse. L’industrie de la nostalgie, c’est en plein ça. Faire des bidous sur le sentimentalisme des gens à la recherche d’un soupçon de jeunesse.

D’un autre côté, je lisais une critique de la Cruise To The Edge de Yes, et je lisais comment les musiciens tanguaient sur scène, certains ne se sentant visiblement pas à l’aise avec les mouvements du bateau ainsi qu’avec la proximité du public. En effet, sur une croisière, on ne peut échapper aux fans les plus excentriques. On doit vivre avec…

Et c’est peut-être à cause de mon âge relativement jeune, mais j’ai en tête cette image de papys bedonnants, une sorte de stéréotype du baby-boomer croisiériste plein à craquer. Je me désole, en quelque sorte, de voir ces musiciens que j’adore retomber au niveau de chanteurs de noces. Ces artistes qui innovaient – et c’est la raison première pour laquelle on les aimait, ils innovaient ! – se laisser entraîner dans ces projets mercantiles qui ont peu de choses à voir avec la musique, en fin de compte.

Car la croisière est une grosse industrie, énorme même. Il n’est question que d’argent, ici. Et c’est la raison pour laquelle j’en parle aujourd’hui. Je le réalise maintenant. Je connecte les différentes infos, et je me rends compte qu’il y a de l’argent dans ces bateaux, et certaines personnes l’ont bien vu et comptent en profiter, qu’il s’agisse des dirigeants à Istanbul ou de ce pauvre défenseur de Dieu à Saguenay.

Qu’en pensez-vous ? Ma vision de cette industrie est-elle inutilement négative ? S’agît-il, comme je le pense, d’un genre de Las Vegas sur l’eau, servant à saigner à blanc les touristes et à permettre à de vieux rockeurs de continuer à travailler, ou y voyez-vous une opportunité pour les amateurs de musique, de soleil et de mer ?

Et en ce qui concerne les ports, investir de fortes sommes pour accueillir ces bateaux, est-ce une bonne idée ? Est-ce rentable pour ces villes ?

Jadea Kelly

chat qui louche maykan alain gagnon francophonieJ’ai fait une belle découverte musicale récemment. Jadea Kelly. Elle est originaire de Toronto, sa voix est belle et douce, ses chansons aussi. Elle vient de sortir un deuxième disque, « Clover ». Il n’est plus disponible en écoute intégrale sur le web, mais en suivant ce lien vous pourrez en entendre quelques pièces. C’est magique. Allez vous le procurer en magasin !

Je vais la voir en spectacle à la fin du mois, je vous en reparlerai.

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Il a fait ses études collégialeschat qui louche maykan alain gagnon francophonie en Lettres, pour se diriger parla suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

31 mai 2015

Les jolies voix de The Good Lovelieschat qui louche maykan alain gagnon francophonie

Avez-vous écouté le nouvel album du trio The Good Lovelies ? L’album s’intitule Burn The Plan et a été lancé en magasins le 26 mai dernier. The Good Lovelies est une formation née à Toronto il y a une dizaine d’années. Les harmonies vocales de Sue Passmore, Kerri Ough et Caroline Brooks sont tout simplement enchanteresses, tout comme le sont ces trois charmantes demoiselles. Je les ai vues en spectacle à quelques reprises, et j’ai interviewé Passmore il y a quelques années pour Sorstu.ca
Le nouvel album prend une direction légèrement plus pop, plus commerciale que les précédents. Au lieu des habituelles pièces acoustiques reposant principalement sur les voix, on a ici droit à un son plus étoffé, davantage « produit » et de toute évidence destiné aux radios. Ce qui ne me déplaît pas du tout. Je comprends l’envie de devenir plus commercial et de rejoindre un public plus grand. Surtout que, dans le cas présent, c’est bien fait et les ingrédients qui font le succès de The Good Lovelies depuis plusieurs années sont toujours présents, seulement réarrangés différemment. Les voix sont toujours aussi jolies et se marient à la perfection. On sent les chanteuses plus confiantes que jamais.
Les chansons demeurent simples (on y traite de relations amoureuses et de famille, principalement) et très agréables à l’oreille. Je crois que le disque est parfait pour cette période de l’année, pour écouter pendant une balade en voiture par beau temps ou pour toute autre occasion du genre. Si vous ne connaissez pas cette formation, tentez le coup. Explorez leur discographie, vous risquez d’y trouver de merveilleuses perles.
En restant dans le domaine de la musique, je suggère aussi le nouvel album des Alabama Shakes, un groupe dont je parlais récemment. L’album, sorti depuis plusieurs semaines déjà, est tout à fait à la mesure de mes attentes. Très différent du premier, l’album surprend à la première écoute, car on se serait attendu à une continuation du précédent, mais le groupe refuse d’aller là où on l’attend. En entrevue, les musiciens affirment d’ailleurs qu’il aurait été trop facile de refaire une copie du premier disque, et qu’ils désiraient aller plus loin dans leur recherche, ce qui à mon avis est tout à leur honneur. Prêtez-leur l’oreille, je suis certain que vous ne regretterez pas.
Ces jours-ci, je découvre la vie de propriétaire. Il s’agit de notre première, pour ma copine et moi, et l’expérience est très intéressante. L’ancienne propriétaire avait planté diverses variétés sur le terrain, tout autour de la maison, et nous nous surprenons à observer tout cela qui fleurit et à découvrir au fil des semaines tout ce qui apparaît. Nous recevons quotidiennement la visite de canards sauvages, de lièvres et de toutes espèces d’oiseaux. Nos préférés ? Les cardinaux. Je leur ai installé des mangeoires. Ma vie, ces jours-ci, est faite de plaisirs simples…
J’accorde malheureusement peu de temps à la lecture depuis quelque temps, et après les semaines mouvementées qui ont suivi le déménagement, je me remets peu à peu à regarder régulièrement des films. Ceci étant dit, j’ai vu peu de choses dignes d’intérêt.

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Avez-vous vu la vidéo de six minutes qui présente la nouvelle télésérie Supergirl, qui sera diffusée à l’automne ? Voici cette vidéo, avec sous-titres en français (cliquez ici). Cela ressemble à n’importe quelle comédie romantique un peu mièvre, mais quelque chose que je n’arrive pas vraiment à identifier m’intéresse dans cette vidéo. C’est peut-être le positivisme qui en ressort, un aspect qui fut rayé de tous les films récents de superhéros. Il fait bon de voir une héroïne prendre plaisir à utiliser ses pouvoirs. Je suis curieux d’en voir davantage. Lorsque la série sera en ondes, j’en reparlerai certainement.
Par contre, je suis convaincu que cela ne pourra pas déclasser dans mon cœur la sériechat qui louche maykan alain gagnon francophonie Agent Carter présentée l’hiver dernier. Et en fouillant dans les archives du Chat, je n’arrive pas à croire que je n’ai pas écrit de chronique au sujet de cette délicieuse série !
De plus, parlant d’œuvre télévisuelle marquante, je me rends compte que je n’ai rien dit à propos de la finale de Mad Men. Décidément, j’ai du boulot pour nos prochains rendez-vous ici !

Notice biographiquechat qui louche maykan maykan2 alain gagnon

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

17 mai 2015

La télé : l’avenir passe par le « streaming »

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Grant Wood

Depuis ma dernière chronique, de grands changements se sont produits dans ma vie. Le plus considérable d’entre eux est que nous sommes devenus, ma copine et moi, propriétaires de notre première maison. C’est terriblement excitant, et, au final, beaucoup moins effrayant que je ne l’aurais cru. Disons que les craintes étaient surtout présentes avant le déménagement. Depuis, on profite au quotidien de cette nouvelle liberté trouvée après tant d’années en appartements.
Un autre changement à être survenu, certainement moins important pour plusieurs, mais qui s’avère tout de même non négligeable à mes yeux, est le fait que j’ai coupé la télé. J’ai annulé mon abonnement au câble.
Pour vous donner une idée de l’importance de ce changement, je dévore la télé depuis mon tout jeune âge. Lorsque j’ai quitté le nid familial au début de la vingtaine, et que je me suis donc retrouvé à payer pour le câble par moi-même (alors que je n’avais toujours pas trouvé d’emploi digne de ce nom), j’ai dû vendre des CDs et autres biens personnels qui me tenaient à cœur pour payer le premier mois de câble. J’étais accro à ma télé à ce point. Et je l’ai été pratiquement toute ma vie.
Mais avec les nouvelles et différentes plateformes de diffusion que l’on retrouve aujourd’hui, ma copine et moi avons conclu, il y a plusieurs mois de cela, que nous ne regardions plus la télé de manière à justifier son coût. Une émission, par-ci par-là, sur des dizaines de chaînes inutiles, et tout le reste en ligne (Tou.tv, YouTube, Netflix, etc.) ou sur support physique (DVD, Blu-Ray, etc.).
Donc, nous avons profité du déménagement pour annuler notre abonnement. Nous avons toutefois gardé l’Internet (bien sûr !!) et, après des semaines à étudier les différents choix, j’ai opté pour l’achat d’une Roku 3. Mais qu’est-ce que cette chose ?
La Roku 3 est un petit appareil qui se branche à la télé, et à Internet via un câble ou votre réseau wi-fi. Cet appareil vous permet d’avoir accès à du contenu web à profusion. Netflix, YouTube, Tou.tv, l’ONF, etc. L’offre canadienne est moins grande et diversifiée que celle à laquelle ont droit les Américains, mais j’ose croire que les choses iront en s’améliorant, et que les grands réseaux d’ici s’ouvriront les yeux pour s’apercevoir que ceci est la voie de l’avenir.
Au cours des premiers jours à jouer avec mon nouveau petit bidule, je me suis rendu compte que je cherchais instinctivement dans le réseau de chaînes disponibles (pensez davantage à des « apps » que l’on installe) une alternative à mes chaînes télé préférées. Je cherchais du contenu diffusé en continu. Mais j’ai dû recalibrer mon cerveau en fonction du fait que, dorénavant, j’accède au contenu que je désire, lorsque je le désire. Je ne regarde plus une chaîne télé en me laissant gaver de trucs insipides.
Le côté ennuyeux est qu’il faut savoir un peu ce que l’on veut voir. On a le choix : on peut explorer pendant des heures parmi les offres des différentes chaînes disponibles, et ainsi passer plus de temps à chercher qu’à regarder des trucs, ou sinon on peut faire une recherche directe pour la chose (film, émission, etc.) précise que l’on cherche.
L’appareil permet également de consulter le contenu multimédia qui se trouve sur votre ordinateur (musique, photos, films, etc.) et de le regarder sur la télé, en passant par votre réseau wi-fi.
J’aime beaucoup ma Roku 3. Sa télécommande est simple et pratique, son design est épuré et l’appareil ne prend pas de place. Il me faudra encore un certain temps pour me défaire totalement de mes instincts de « téléphage », mais, plus j’explore cet appareil, plus je l’aime. Pouvoir regarder YouTube sur ma télé, ainsi que tout le reste du contenu web, me plaît énormément. Je n’ai jamais aimé regarder quoi que ce soit sur un écran d’ordinateur.
chat qui louche maykan alain gagnon francophonie  Le contenu francophone est très pauvre. Si ce n’est de l’ONF, de Tou.tv et de quelques autres rares trucs, il y a un cruel manque de français dans l’offre de la Roku 3. C’est d’ailleurs la même chose, d’après ce que j’entends à leur sujet, pour l’Apple Tv, le Chrome Cast et tous les autres appareils de « streaming » disponibles sur le marché. Il faudra que les grandes chaînes commencent à se rendre compte que de plus en plus de gens se tournent vers ce genre de service, et qu’il s’agît de toute évidence de la télé de l’avenir.
Toutefois, en ce qui me concerne, je suis amplement satisfait de mon achat, et de mon choix de me couper définitivement de la télé traditionnelle et désuète.

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

11 mai 2015

J’ai pas envie de parler en anglais…

« People are strange when you’re a stranger. » – Jim Morrison

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Un Canadien errant…

Avant de déménager en Ontario, je ne connaissais pratiquement rien à cette province.  Je mêlais dans monesprit sa géographie.  Je croyais que Toronto était située au nord d’Ottawa.

Puisque j’y habite, je l’ai maintenant un peu arpentée.  Juste un peu, car c’est très grand.  Je n’ai pas encore vu le Nord, pas vu les zones plus francophones.  On me dit que je vis à cinq ou six heures de Sudbury et de sa concentration de Franco-ontariens.  J’irai voir ça un jour.

Le 23 juin dernier, ça a fait un an pile que j’habite ici.  L’année s’est relativement bien passée, somme toute, mais ce ne fut pas très facile non plus.  Ça ne l’est toujours pas.  Je me suis déraciné il y a un an de ma province natale, ce qui était énorme pour moi.  J’ai aujourd’hui une carte d’assurance-maladie verte, je ne suis plus, sur papier, un Québécois.  L’idée que j’étais un Ontarien a mis du temps à me rentrer dans la tête.  Quand c’est arrivé, ça a fait mal.

Je ne rappellerai pas les événements déjà mentionnés ici, mais j’ai suivi ma blonde en Ontario l’an dernier.  Elle y a un excellent job d’enseignante qu’elle aurait été idiote de refuser.  L’Ontario n’était pas son choix non plus, mais elle aurait pris le job même s’il avait fallu déménager plus loin encore.  C’est comme ça.  Moi, comme une blonde de joueur de hockey, j’ai suivi.  J’ai attendu un an avant de suivre, mais j’ai éventuellement suivi.

Je vivais bien avec mon choix jusqu’à ce que mon cerveau décide qu’il ne l’acceptait pas totalement.  Il faut savoir que j’ai passé 35 ans de ma vie dans le Québec francophone.  Donc, vivre entouré d’Anglos en permanence, ça peut devenir quelque peu éreintant.

Ce n’est pas que j’aie de la difficulté avec l’anglais – je le parle et l’écris –, mais à part les discussions avec ma blonde et quelques amis qui baragouinent le français, tout se passe dans la langue de Shakespeare ici.

Et ça, je le savais avant de venir y vivre, bien entendu.  Sauf qu’il y a un fossé entre le concept exotique et attirant d’habiter dans un lieu différent de ce que l’on connaît, et y vivre pour de bon.  Quand l’idée que nous allions probablement passer notre vie ici, du fait que ma blonde aura très certainement sa permanence en tant que prof dans quelques années, quand cette éventualité s’est accrochée pour de bon en moi, j’ai souffert.

L’hiver fut plutôt long et pénible.  En plus de souffrir de la grisaille des mois frisquets, j’ai vécu une sorte de blocage psychologique face à l’anglais.  Un soir, en mars dernier, alors que nous allions rejoindre des amis dans un bar (des amis anglophones, bien entendu), je me suis retrouvé devant ces dits amis et mon cerveau m’a immédiatement fait savoir qu’il n’avait aucune envie de parler en anglais.

J’ai donc prononcé quelques politesses, et je suis resté dans mon coin toute la soirée.  Au fond de mon cœur, ce soir-là en particulier, je souhaitais être à Montréal, à Jonquière, n’importe où, où on parle ma langue.  Où je n’ai pas à faire un effort pour choisir les bons mots.  J’ai frappé un mur psychologique.  Je n’avais jamais vécu ça avant.  Un refus total de parler.

Puis, en jasant de mes soucis quelques semaines plus tard avec d’autres personnes, ça a fini par passer.

Je ne suis pas le seul à avoir mis du temps à m’adapter à la vie ici.  J’ai des amis qui sont anglophones de naissance et qui ont eu du mal à s’adapter à cette ville.  Il s’agit d’un endroit accueillant, beau et où la vie est paisible, mais aussi parfois difficile, car le taux de chômage y est parmi les plus hauts au pays (si ce n’est pas LE plus haut), et donc où il n’y a pas grand-chose à faire.  C’est une ville de personnes âgées, de retraités, de pauvres.  Mis à part, bien sûr, les employés de l’hôpital et ceux de l’université.  La ville, qui fut à une époque très industrielle, très active, tourne aujourd’hui autour de ces deux seuls pôles.

Il y a également ici une scène musicale et culturelle bouillonnante que je suis de plus en plus.  Je m’implique peu à peu.  Je participe à des pièces de théâtre, j’essaie d’interagir avec les gens.  Je n’ai pas de job à proprement parler, mais ça va venir.  J’apprends à apprivoiser le milieu, à mieux le cerner.

Et ce 23 juin dernier, je suis allé fêter la Saint-Jean, ici, dans ma ville anglophone !

Oui, oui, j’ai appris il y a peu de temps qu’il y a un regroupement de francophones ici, un club qui organise des activités de temps en temps.  Quel bien ça m’a fait !!  Certains sont originaires du Québec, d’autres de l’Ontario.  Nous avons passé cette journée de la Saint-Jean, ma blonde et moi, à faire leur connaissance, à créer des liens qui pourraient m’aider à mieux m’intégrer à la communauté.  Et ce fut très plaisant.

chat qui louche maykan alain gagnon francophonieDonc non, je ne suis pas encore totalement prêt à accepter mon statut d’Ontarien.  Je suis, et resterai, avant tout, un Québécois dans mon cœur et mon âme.  Je ne savais même pas que j’avais ces sentiments d’appartenance envers le Québec jusqu’à ce que j’habite en dehors de la belle province.  C’est étrange…

Et je sais très bien que je ne suis pas le seul dans cette situation ; d’autres ont de bien plus grands problèmes que les miens.  Mais je vis tout ça pour la première fois.   Et je parle en anglais.  On me dit que ma maîtrise de la langue est excellente.

Mais je sens davantage le besoin de préserver ma langue maternelle et de la faire rayonner.  Du mieux que je le peux.  C’est à cela que je vais occuper mon temps, je crois bien.

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger parla suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche : https://maykan2.wordpress.com/)


Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

3 mai 2015

Ça vous suit… et c’est tout !

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It Follows est un drame d’horreur américain de David Robert Mitchell. Il s’agit du deuxième long-métrage de ce jeune réalisateur. Je n’ai malheureusement pas encore vu son premier film, The Myth of the American Sleepover, qui a reçu plusieurs éloges. It Follows fut également bien reçu de la critique, si bien qu’il fut désigné par plusieurs publications comme le meilleur film d’horreur des récentes années. Permettez-moi d’être en désaccord…

It Follows suit le personnage de Jay (Maika Monroe), une adolescente de Détroit qui se voit transmettre une étrange MTS par un copain lors d’une sortie qui semblait pourtant bien aller. Ligotée par celui-ci, elle se fait expliquer que ce qu’il lui a transmis sexuellement est une malédiction. « Quelque chose » la suivra dorénavant. Quelque chose qui prendra soit une forme humaine, soit la forme d’un être cher ou d’un inconnu, et qui tentera de l’atteindre. Si Jay est touchée par la « chose », elle mourra assurément, et la personne précédente dans la « lignée sexuelle » deviendra la prochaine victime. Un concept de base intéressant qui m’a semblé, au final, mal exploité.

Le film a, de toute évidence, des choses à dire sur l’état de notre société, sur l’adolescence américaine qui semble être un thème cher au réalisateur, ainsi que sur la ville de Détroit. Ceci étant dit, le propos m’a semblé confus, mal défini. Qu’essaie-t-on de dire ici au juste ? Essaie-t-on de faire un commentaire sur la sexualité des jeunes ? Le sexe est la source des malheurs qui surviennent à Jay et à ses amis, la chose qui détruit leur cercle, qui les détruit eux-mêmes. Mais le sexe n’est-il pas la source de la majorité des conflits humains ? La métaphore est-elle aussi mince ou y a-t-il là quelque chose de plus profond que j’ai manqué lors du visionnement ?

Les ados, par contre, sont bien campés. J’ai aimé la dynamique du groupe de jeunes et l’excellente chimie entre les personnages, ainsi que leurs acteurs. Le côté « adolescent » du film en entier est crédible et, si le film n’essayait pas d’être un drame d’horreur, mais plutôt une simple observation de la vie d’adolescents de Détroit, j’aurais davantage apprécié.

Car si l’on cherche un film d’épouvante qui nous donnera des cauchemars, on repassera. La menace est tellement lente, si peu agressive et si peu effrayante que le film ne fonctionne pas du tout sur le plan de l’horreur. Les moments de tension sont ennuyants. On a droit aux clichés typiques du genre ; par exemple, la tension qui monte lors d’une scène pour nous faire sursauter, en fin de compte, par une fausse menace (une personne inoffensive qui apparaît dans un trou béant au milieu d’une porte, alors qu’on s’attendait à voir la « chose »).

Même constat pour les décisions incroyablement stupides que prennent les personnages (Jay, qui se sait poursuivie tout au long du film, trouve le moyen de s’endormir sur le capot de sa voiture en plein bois, seule…). La scène d’affrontement contre la « chose » dans une piscine publique, vers la fin, est d’une idiotie sans nom. Tellement d’autres solutions se présentaient aux personnages, au lieu de celle présentée qui n’a aucun sens… Rien dans leurs décisions ne différencie ces personnages de ceux d’un film d’horreur typique.

It Follows a la particularité de baigner dans un esthétisme visuel évocateur du travail de John Carpenter. La musique, signée Disasterpiece, ajoute également à cette impression. Le film semble sorti tout droit d’une autre époque, avec sa caméra lente, ses travellings, son rythme qui s’éloigne au maximum du cinéma clinquant et frénétique contemporain.   Et hormis un objet en particulier qui sort de l’ordinaire, et qui ne peut exister que dans notre société technologique, l’action semble se situer davantage dans les années 70 ou 80 plutôt qu’aujourd’hui.

Il y a une étude sociologique intéressante qui se terre au milieu de ce film confus. Les images de Détroit sont magnifiques, et le fait de placer l’action dans cette ville à l’économie précaire ajoute une dimension très intéressante à cette réalisation.

Par contre, les choix esthétiques du réalisateur, s’ils s’inscrivent dans une tendance forte du moment (voir les films Maniac, The Guest, Drive et plusieurs autres qui empruntent également aux années 70 et 80), ils risquent aussi de rapidement se démoder et ne seront probablement qu’une source de curiosité dans quelques années.

De plus, l’incapacité des personnages à prendre des décisions intelligentes, leur aveuglement volontaire face à ce qui se passe autour d’eux et, surtout, le manque de scènes d’épouvante dans un film qui se veut un drame d’horreur, nous laissent malheureusement sur notre appétit.

It Follows est loin d’être inintéressant, mais comme drame d’horreur, en ce qui me concerne, il rate sa cible. C’est pourquoi, contrairement aux nombreuses critiques qui l’ont encensé, je doute qu’il passe réellement à l’histoire et devienne un futur classique du genre.

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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

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