14 décembre 2016
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie (5) — Toute poésie qui porte à conséquences ne peut être que naïve, car faite d’étonnement. Ébahissement, ahurissement, ébaudissement : états inhérents à la poétique vraie.
Ébahissement
Poésie (6) — Roc et fragilité. Roc par la solidité et la provenance des matériaux amoncelés. Fragilité : un seul mot mal affecté ou mal affrété, un seul désir de mensonge à soi, et le poème s’écroule, par implosion, comme ces édifices aux murs bourrés d’explosifs.
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Publié par Alain Gagnon
9 décembre 2016
Lorsque la poésie prend couleurs et formes…
Depuis quelques années je suis la démarche de Marie-France Boisvert. Jamais elle ne m’a déçu. Ses œuvres souvent monochromes, toutes en introspection, interrogent le quotidien que magnifie et métamorphose son imaginaire. Les plus modestes objets y prennent, par le non-dit, la dimension d’épopées intimes.
Les poèmes les plus parlants sont aussi bien faits de couleurs et de formes que de mots, à preuve… (Et je me tais.)
Membre professionnel du RAAV et propriétaire de la GALERIE d’art contemporain Le VieilArt d’Alma, Marie-France Boisvert présente son travail pictural et
Marie-France Boisvert
sculptural dans différents lieux de diffusion en France, à New-York et à Toronto. Elle a obtenu un baccalauréat interdisciplinaire en art à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2004. La même année, elle est aussi lauréate d’une bourse du CREPUQ de l’UQAC. En 2008, elle termine une maîtrise en création à Chicoutimi et par la suite, est invitée par le Centre national d’exposition de Jonquière à présenter ses immenses tableaux. On retrouve ses œuvres dans plusieurs collections privées et corporatives au Canada, ainsi qu’à la Galerie Maistre de Trois-Rivières, à la Galerie Le VieilArt à Alma, à la Galerie Richelieu à Montréal et à la Galerie Berick à Bromont.
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Publié par Alain Gagnon
27 juin 2016
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie (10) — Lukacs : La poésie exprimerait le débordement d’une conscience plus grande que le monde, et qui souhaiterait non pas être submergée par lui, mais l’engouffrer au sein de sa propre substance pour, par synthèse et transmutation, donner naissance à un autre monde, à une autre conscience, à une autre substance.
György Lukács
Le roman serait viril (je reprends l’expression de Lukacs…) : peu importe le sexe de celui qui écrit. Le romancier classique carrelle le monde, comme l’archéologue son terreau avant les fouilles. Il y déposera probablement davantage de matériaux qu’il en extirpera. Mais, la plupart du temps, il cabriolera à l’intérieur des cordelettes savamment tendues, sans trop s’accrocher les pieds, s’il a quelque talent. Sauf en ces rares pages bénies… En ces pages magiques qui sauvent tout, en ces exceptions qui pullulent, pour la survie et
Emily Brontë
l’honneur de la littérature, chez Cervantès, Emily Brontë, Nerval, Morand, Genevoix, Gabrielle Roy, Jean Ray, Kerouac, Faulkner, Ferron, Gogol, Caldwell, London, Durrell, Hébert, Lalonde… (Liste partiale : heureusement non exhaustive !) En ces pages où la pensée et le style s’ébaudissent, les romanciers cessent d’être romanciers pour devenir ni philosophes, ni essayistes, ni conteurs… Des espèces de poètes-musiciens ou poètes-magiciens de la prose, du langage coutumier, qui devient alors verve enthousiaste et verbe, et ils explorent alors ces paysages inconnus qui nous hantent et où l’esprit, tout comme le vent, souffle sans contrainte.
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Publié par Alain Gagnon
16 avril 2016
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie (10) — Lukacs : La poésie exprimerait le débordement d’une conscience plus grande que le monde, et qui souhaiterait non pas être submergée par lui, mais l’engouffrer au sein de sa propre substance pour, par synthèse et transmutation, donner naissance à un autre monde, à une autre conscience, à une autre substance.
György Lukács
Le roman serait viril (je reprends l’expression de Lukacs…) : peu importe le sexe de celui qui écrit. Le romancier classique carrelle le monde, comme l’archéologue son terreau avant les fouilles. Il y déposera probablement davantage de matériaux qu’il en extirpera. Mais, la plupart du temps, il cabriolera à l’intérieur des cordelettes savamment tendues, sans trop s’accrocher les pieds, s’il a quelque talent. Sauf en ces rares pages bénies… En ces pages magiques qui sauvent tout, en ces exceptions qui pullulent, pour la survie et
Emily Brontë
l’honneur de la littérature, chez Cervantès, Emily Brontë, Nerval, Morand, Genevoix, Gabrielle Roy, Jean Ray, Kerouac, Faulkner, Ferron, Gogol, Caldwell, London, Durrell, Hébert, Lalonde… (Liste partiale : heureusement non exhaustive !) En ces pages où la pensée et le style s’ébaudissent, les romanciers cessent d’être romanciers pour devenir ni philosophes, ni essayistes, ni conteurs… Des espèces de poètes-musiciens ou poètes-magiciens de la prose, du langage coutumier, qui devient alors verve enthousiaste et verbe, et ils explorent alors ces paysages inconnus qui nous hantent et où l’esprit, tout comme le vent, souffle sans contrainte.
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Publié par Alain Gagnon
12 avril 2016
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie — La poésie, cette fête des mots. On les libère et, de saturnales en saturnales, ils butinent toutes les valeurs, tous les sens, pollinisent toutes les significations.
Poésie — Enfants, nous enfilions des perles de verre, des billes de bois trouées, des coquillages et autres objets hétéroclites sur des lacets, et nous obtenions des colliers. Chaque élément ne signifiait qu’en fonction de l’ensemble, et devenait complètement autre si on le retirait de cet ensemble.
Ainsi, le poète se penche sur le monde extérieur et sur son monde intérieur, et lui sont donnés des spécimens épars qui, une fois alignés, signifieront. Il l’espère du moins.
Hors de la signification, l’art n’existe pas. L’absence de signification précède la création ou est conséquente à une volonté de destruction nihiliste.
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Publié par Alain Gagnon
2 mars 2015
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie (5) — Toute poésie qui porte à conséquences ne peut être que naïve, car faite d’étonnement. Ébahissement, ahurissement, ébaudissement : états inhérents à la poétique vraie.
Ébahissement
Poésie (6) — Roc et fragilité. Roc par la solidité et la provenance des matériaux amoncelés. Fragilité : un seul mot mal affecté ou mal affrété, un seul désir de mensonge à soi, et le poème s’écroule, par implosion, comme ces édifices aux murs bourrés d’explosifs.
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Publié par Alain Gagnon
23 décembre 2014
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie — Difficulté majeure : conserver le poème vivant. Le poème vit d’idées, d’intuitions, d’émotions, d’images… C’est vrai. Mais d’abord de musique qui constitue l’armature de son esthétique.
L’esthétique, cette grande rassembleuse. Elle est pour le poème force de vie et de survie. Elle joue, à travers strophes et vers, le même rôle que ces formes archétypales de la pensée néoplatonicienne – ces spirales invisibles, à fleur de matière, rassemblent, dynamisent, modélisent et agglutinent quarks, atomes, molécules, éléments, pour donner naissance au rocher, à l’arbre, à l’homme et à la femme ; à l’oiseau qui traverse le ciel dans l’assurance de son être sans cesse manifesté et soutenu, dans sa manifestation renouvelée, par la danse folle des particules lumineuses et froides qui le composent.
L’équilibre tripartite – signification/intuition/esthétique – façonne le poème qui porte et qui dure. Les écoles exclusivement plasticiennes, ou exclusivement idéalistes, ou exclusivement chosistes, ou exclusivement ceci ou cela, peuvent toujours aller se rhabiller. Ou demeurer pour encombrer les manuels et donner l’occasion aux professeurs patentés de faire de l’esbroufe dans les périodiques spécialisés.
Souvent on entend ces voix timorées : « Mais qui va décider de ce qui est beau, de ce qui est laid ? Qui va fixer les critères ? » Demandons à celui qui possède l’oreille absolue en musique : il distingue sans hésitation la fausse note de la vraie. Et puis comptons sur le temps, ce grand balayeur de modes et d’esthétiques frelatées.
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Publié par Alain Gagnon
13 septembre 2014
Ruelles étrangères. Odeurs successives ou simultanées de savon, poisson, épices, friture, encens, cuir, mer. Quasiment corporels, des effluves pour preuves irréfutables que la ville respire, souffle, ivre de sa propre vie.
Les façades sont peuplées : atlantes aux bras musculeux, divinités minérales, vierges, saints lovés dans des alcôves surveillant le passant, sculptures ou trompe-l’œil qui porte bien son nom, parfois des couleurs, des dessins bleus et or, des fresques effarées par le temps, pareilles à des fantômes effacés d’autres siècles – les murs toujours bavardent et les langues, dialectes s’embobinent pour entonner un hymne digne de Babylone.
Une lumière rose hésite, après être passée par le blanc, par l’azur et l’argent, à se laisser manger par la nuit qui arrive. Le miaulement des mouettes rythme la lointaine musique des mâts rendus sonores par la brise éternelle tandis que, sur la peau, le sel a déposé sa croûte et le soleil son feu, si bien que l’épiderme même devient sable crissant sous la caresse de l’air.
Une sorte de chaos tranquille se répand dans les rues, comme un sang impétueux dans les veines de la ville, que la douceur de vivre jugule sans effort.
Il faut s’y égarer. Il faut user ses jambes sous les arcades, sur les pavés irréguliers pour que la cité insuffle, par le biais de nos corps, tout son enchantement dans nos esprits perdus.
Notice biographique
Clémence Tombereau est née à Nîmes et vit actuellement à Milan. Elle a publié deux recueils, Fragments et Poèmes, Mignardises et Aphorismes aux éditions numériques québécoises Le chat qui louche, ainsi que plusieurs textes dans la revue littéraire Rouge Déclic (numéro 2 et numéro 4) et un essai (Esthétique du rire et utopie amoureuse dans Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier) aux Éditions Universitaires Européennes. Récemment, elle a publié Débandade(roman) aux Éditions Philippe Rey.
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5 juillet 2014
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie — La poésie, cette fête des mots. On les libère et, de saturnales en saturnales, ils butinent toutes les valeurs, tous les sens, pollennisent toutes les significations.
Poésie — Enfants, nous enfilions des perles de verre, des billes de bois trouées, des coquillages et autres objets hétéroclites sur des lacets, et nous obtenions des colliers. Chaque élément ne signifiait qu’en fonction de l’ensemble, et devenait complètement autre si on le retirait de cet ensemble.
Ainsi, le poète se penche sur le monde extérieur et sur son monde intérieur, et lui sont donnés des spécimens épars qui, une fois alignés, signifieront. Il l’espère du moins.
Hors de la signification, l’art n’existe pas. L’absence de signification précède la création ou est conséquente à une volonté de destruction nihiliste.
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Publié par Alain Gagnon
1 juillet 2014
Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie — Difficulté majeure : conserver le poème vivant. Le poème vit d’idées, d’intuitions, d’émotions, d’images… C’est vrai. Mais d’abord de musique qui constitue l’armature de son esthétique.
L’esthétique, cette grande rassembleuse. Elle est pour le poème force de vie et de survie. Elle joue, à travers strophes et vers, le même rôle que ces formes archétypales de la pensée néoplatonicienne – ces spirales invisibles, à fleur de matière, rassemblent, dynamisent, modélisent et agglutinent quarks, atomes, molécules, éléments, pour donner naissance au rocher, à l’arbre, à l’homme et à la femme ; à l’oiseau qui traverse le ciel dans l’assurance de son être sans cesse manifesté et soutenu, dans sa manifestation renouvelée, par la danse folle des particules lumineuses et froides qui le composent.
L’équilibre tripartite – signification/intuition/esthétique – façonne le poème qui porte et qui dure. Les écoles exclusivement plasticiennes, ou exclusivement idéalistes, ou exclusivement chosistes, ou exclusivement ceci ou cela, peuvent toujours aller se rhabiller. Ou demeurer pour encombrer les manuels et donner l’occasion aux professeurs patentés de faire de l’esbroufe dans les périodiques spécialisés.
Souvent on entend ces voix timorées : « Mais qui va décider de ce qui est beau, de ce qui est laid ? Qui va fixer les critères ? » Demandons à celui qui possède l’oreille absolue en musique : il distingue sans hésitation la fausse note de la vraie. Et puis comptons sur le temps, ce grand balayeur de modes et d’esthétiques frelatées.
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18 juillet 2013
Les arbres dans le parc fêtent l’automne, maquillés de feuilles orange qui se prennent pour de petits soleils. La saison palpite encore un peu, flamboyante, en annonçant l’inéluctable déclin de la nature. Les végétaux sont de feu avant de, lentement, avec pudeur, se dénuder et montrer leur noirceur, si fragiles, si faillibles, si vrais. Tu enviais la nature. Tu enviais les arbres, même s’ils avaient l’air aussi faux que tout le reste. Tu enviais leur indifférence, leur façon de laisser passer le temps et, par là même, de le vaincre éhontément. Tu aurais donné ton âme, ce truc informe, insignifiant, pourri jusqu’à l’os par des lois idiotes, tu aurais donné ça pour être un arbre, même cinq minutes. Mais l’arbre ne veut pas de toi. Pire : il ne veut SURTOUT PAS être toi. Pas fou, l’arbre. Pas maso. Il voit bien, de ses branches, de son tronc, impassible, ce que deviennent les hommes. Il a mieux à faire. Les feuilles mortes sous tes pieds réagissent mollement à ton passage. Tu voudrais être une feuille, même morte. Même laide. Mais la feuille non plus n’est pas complètement folle. Elle préfère mille fois, après avoir vécu de sève et de vent, se faire marcher dessus plutôt que d’être celui qui marche et qui ignore, dans le fond, d’où il vient et où il va. Envie de t’allonger sur ce matelas, de plonger tout ton être dans cet humus odorant, de t’y noyer. Envie que les autres te marchent dessus en t’ignorant. Et tu crisserais avec tes sœurs, et tu pourrirais avec elles, indifférent à tout. Tu deviendrais l’humus. Tu serais bien, si bien. Si loin de ta lutte, de ta quête, de ces lettres qui te torturent, de ces sourires moches. Tu seras le sol et léger comme l’air. Avec un peu de chance, tu ne seras plus encombré par ton âme. Tu foules les feuilles. Tu humes leur parfum marron. Mais. Tu. Ne. Peux. Te coucher dans les feuilles. Tu. Ne. Peux. Faire. Différemment des autres. Risquer de les surprendre. De les alerter. De les choquer. Un homme, un adulte, aujourd’hui ne se jette pas dans les feuilles. Un homme ne fait pas ça. Il n’est pas végétal. Il est un pauvre bougre et tu es comme cela. Tu t’arrêtes. Regardes tes pieds. Les feuilles. Tes pieds sur les feuilles, presque rongés par elles. Et les insectes, sûrement, que tu écrases à chaque pas, que tu coupes en plein élan vital. Les insectes qui n’ont pas l’obligation d’afficher cette cicatrice qui se prend pour un sourire. Tu regardes tes pieds sur les feuilles, tes pieds dans les feuilles. Tu essaies de n’être qu’un corps, qu’une paire de pieds.
Notice biographique
Clémence Tombereau est née à Nîmes en 1978. Après des études de lettres classiques, elle a enseigné le français en lycée pendant cinq ans. Elle vit actuellement à Milan, en Italie. Finaliste du prix Hemingway en 2005, lauréate cette année du concours littéraire organisé par le blogue Vivre à Porto, elle a contribué à la revue littéraire Rouge-déclic (numéro2) et elle nourrit régulièrement un blogue que vous que vous auriez intérêt à visiter :http://clemencedumper.blogspot.com/ (Clémence Tombereau vient de publier aux Éditions du Chat Qui Louche Fragments, un recueil de billets que vous pouvez vous procurer en version numérique pour un prix plus que modique à l’adresse suivante :http://www.editionslechatquilouche.com/)
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Publié par Alain Gagnon
15 avril 2013
Lorsque la poésie prend couleurs et formes… (billet publié en juin 2010)
Depuis quelques années je suis la démarche de Marie-France Boisvert. Jamais elle ne m’a déçu. Ses œuvres souvent monochromes, toutes en introspection, interrogent le quotidien que magnifie et métamorphose son imaginaire. Les plus modestes objets y prennent, par le non-dit, la dimension d’épopées intimes.
Les poèmes les plus parlants sont aussi bien faits de couleurs et de formes que de mots, à preuve… (Et je me tais.)
Membre professionnel du RAAV et propriétaire de la GALERIE d’art contemporain Le VieilArt d’Alma, Marie-France Boisvert présente son travail pictural et
Marie-France Boisvert
sculptural dans différents lieux de diffusion en France, à New-York et à Toronto. Elle a obtenu un baccalauréat interdisciplinaire en art à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2004. La même année, elle est aussi lauréate d’une bourse du CREPUQ de l’UQAC. En 2008, elle termine une maîtrise en création à Chicoutimi et par la suite, est invitée par le Centre national d’exposition de Jonquière à présenter ses immenses tableaux. On retrouve ses œuvres dans plusieurs collections privées et corporatives au Canada, ainsi qu’à la Galerie Maistre de Trois-Rivières, à la Galerie Le VieilArt à Alma, à la Galerie Richelieu à Montréal et à la Galerie Berick à Bromont.
Rendez-vous au : http://www.galerielevieilart.com/
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Publié par Alain Gagnon
22 décembre 2011
Extraits d’un ouvrage à paraître : Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir… (billet publié en juillet 2010)
Poésie — Difficulté majeure : conserver le poème vivant. Le poème vit d’idées, d’intuitions, d’émotions, d’images… C’est vrai. Mais d’abord de musique qui constitue l’armature de son esthétique.
L’esthétique, cette grande rassembleuse. Elle est pour le poème force de vie et de survie. Elle joue, à travers strophes et vers, le même rôle que ces formes archétypales de la pensée néoplatonicienne – ces spirales invisibles, à fleur de matière, rassemblent, dynamisent, modélisent et agglutinent quarks, atomes, molécules, éléments, pour donner naissance au rocher, à l’arbre, à l’homme et à la femme ; à l’oiseau qui traverse le ciel dans l’assurance de son être sans cesse manifesté et soutenu, dans sa manifestation renouvelée, par la danse folle des particules lumineuses et froides qui le composent.
L’équilibre tripartite – signification/intuition/esthétique – façonne le poème qui porte et qui dure. Les écoles exclusivement plasticiennes, ou exclusivement idéalistes, ou exclusivement chosistes, ou exclusivement ceci ou cela, peuvent toujours aller se rhabiller. Ou demeurer pour encombrer les manuels et donner l’occasion aux professeurs patentés de faire de l’esbroufe dans les périodiques spécialisés.
Souvent on entend ces voix timorées : « Mais qui va décider de ce qui est beau, de ce qui est laid ? Qui va fixer les critères ? » Demandons à celui qui possède l’oreille absolue en musique : il distingue sans hésitation la fausse note de la vraie. Et puis comptons sur le temps, ce grand balayeur de modes et d’esthétiques frelatées.
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20 décembre 2011
Extraits d’un ouvrage à paraître : Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir… (billet publié en juillet 2010)
Poésie (10) — Lukacs : La poésie exprimerait le débordement d’une conscience plus grande que le monde, et qui souhaiterait non pas être submergée par lui, mais l’engouffrer au sein de sa propre substance pour, par synthèse et transmutation, donner naissance à un autre monde, à une autre conscience, à une autre substance.
György Lukács
Le roman serait viril (je reprends l’expression de Lukacs…) : peu importe le sexe de celui qui écrit. Le romancier classique carrelle le monde, comme l’archéologue son terreau avant les fouilles. Il y déposera probablement davantage de matériaux qu’il en extirpera. Mais, la plupart du temps, il cabriolera à l’intérieur des cordelettes savamment tendues, sans trop s’accrocher les pieds, s’il a quelque talent. Sauf en ces rares pages bénies… En ces pages magiques qui sauvent tout, en ces exceptions qui pullulent, pour la survie et
Emily Brontë
l’honneur de la littérature, chez Cervantès, Emily Brontë, Nerval, Morand, Genevoix, Gabrielle Roy, Jean Ray, Kerouac, Faulkner, Ferron, Gogol, Caldwell, London, Durrell, Hébert, Lalonde… (Liste partiale : heureusement non exhaustive !) En ces pages où la pensée et le style s’ébaudissent, les romanciers cessent d’être romanciers pour devenir ni philosophes, ni essayistes, ni conteurs… Des espèces de poètes-musiciens ou poètes-magiciens de la prose, du langage coutumier, qui devient alors verve enthousiaste et verbe, et ils explorent alors ces paysages inconnus qui nous hantent et où l’esprit, tout comme le vent, souffle sans contrainte.
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13 juillet 2010
Extraits d’un ouvrage à paraître : Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie — La poésie, cette fête des mots. On les libère et, de saturnales en saturnales, ils butinent toutes les valeurs, tous les sens, pollennisent toutes les significations.
Poésie — Enfants, nous enfilions des perles de verre, des billes de bois trouées, des coquillages et autres objets hétéroclites sur des lacets, et nous obtenions des colliers. Chaque élément ne signifiait qu’en fonction de l’ensemble, et devenait complètement autre si on le retirait de cet ensemble.
Ainsi, le poète se penche sur le monde extérieur et sur son monde intérieur, et lui sont donnés des spécimens épars qui, une fois alignés, signifieront. Il l’espère du moins.
Hors de la signification, l’art n’existe pas. L’absence de signification précède la création ou est conséquente à une volonté de destruction nihiliste.
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28 juin 2010
Extraits d’un ouvrage à paraître : Abécédaire sur Alice et quelques autres objets du devenir…
Poésie (5) — Toute poésie qui porte à conséquences ne peut être que naïve, car faite d’étonnement. Ébahissement, ahurissement, ébaudissement : états inhérents à la poétique vraie.
Ébahissement
Poésie (6) — Roc et fragilité. Roc par la solidité et la provenance des matériaux amoncelés. Fragilité : un seul mot mal affecté ou mal affrété, un seul désir de mensonge à soi, et le poème s’écroule, par implosion, comme ces édifices aux murs bourrés d’explosifs.
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Publié par Alain Gagnon
3 juin 2010
Lorsque la poésie prend couleurs et formes…
Depuis quelques années je suis la démarche de Marie-France Boisvert. Jamais elle ne m’a déçu. Ses œuvres souvent monochromes, toutes en introspection, interrogent le quotidien que magnifie et métamorphose son imaginaire. Les plus modestes objets y prennent, par le non-dit, la dimension d’épopées intimes.
Les poèmes les plus parlants sont aussi bien faits de couleurs et de formes que de mots, à preuve… (Et je me tais.)
Indécise
Membre professionnel du RAAV et propriétaire de la GALERIE d’art contemporain Le VieilArt d’Alma, Marie-France Boisvert présente son travail pictural et
Marie-France Boisvert
sculptural dans différents lieux de diffusion en France, à New-York et à Toronto. Elle a obtenu un baccalauréat interdisciplinaire en art à l’Université du Québec à Chicoutimi en 2004. La même année, elle est aussi lauréate d’une bourse du CREPUQ de l’UQAC. En 2008, elle termine une maîtrise en création à Chicoutimi et par la suite, est invitée par le Centre national d’exposition de Jonquière à présenter ses immenses tableaux. On retrouve ses œuvres dans plusieurs collections privées et corporatives au Canada, ainsi qu’à la Galerie Maistre de Trois-Rivières, à la Galerie Le VieilArt à Alma, à la Galerie Richelieu à Montréal et à la Galerie Berick à Bromont.
Rendez-vous au : http://www.galerielevieilart.com/
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