Marc-Aurèle et la conscience, par Alain Gagnon…

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Ne pas s’oublier ne signifie pas un sursaut de vanité.  Ne jamais oublier ses mérites sociaux, sportifs ou financiers.  Que l’un soit écrivain, l’autre pilote de ligne, l’autre courtier, électricien ou facteur…  Tout cela, ce sont des masques plus ou moins consistants, plus ou moins temporaires.

Ne pas s’oublier signifie se ressouvenir toujours de sa véritable nature et toujours agir, dans son quotidien, de façon à ne pas la décevoir, à ne pas en déchoir — pour plagier Marc-Aurèle, le divin empereur.

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Lorsque je me promène sur la Rive sud, je vais d’une église à l’autre.  Le cumul générationnel des joies et des peines m’y attire ; et ce calme qui réverbère celui du Fleuve dans l’odeur cireuse des lampions.  Immobiles, des silhouettes y prient, ou, cous tendus, scrutent les images de la voûte, examinent les statues sulpiciennes des nefs latérales.

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Penser contre tous ; penser contre tout.

Et pour tous ; et pour tout.

Dans quelques années, je serai mort.  Jusqu’à la fin j’espère le droit et la capacité de m’interroger sur l’existence, sur sa nature même, sur le principe qui anime le vivant, sur la Conscience derrière la conscience.  C’est là le privilège, l’honneur et le fardeau du mortel humain.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)

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