L’invention de la plume fontaine…
Un anniversaire : on dit que le 8 février 1883 Louis Waterman inventa la plume fontaine — qui serait un terme à éviter. On devrait plutôt écrire stylo plume ou plume réservoir. Je me suis toujours demandé comment on pouvait dater un tel événement. À partir du jour où l’inventeur a eu l’idée ? Mais alors que de tortueuses et mi-conscientes intuitions ont précédé l’Eureka ! À partir du jour où l’on a déposé le brevet ? Peut-être, mais dans le cas de Waterman, ça ne s’applique pas. Il y avait longtemps, semble-t-il, que ce brave Louis cherchait le moyen de permettre à l’encre d’arriver à la plume et d’écrire sans faire d’éclaboussures. Il devrait être le saint patron des écrivains, écrivassiers et écrivants, s’ils en souhaitent encore, des saints et des patrons.
C’est en 1884 qu’il obtiendra un brevet pour son invention. Il ouvre alors une boutique à Montréal et y vend différents modèles. À sa mort, son neveu prendra la relève. Il exportera le produit aux États-Unis et en Europe. Les ventes grimperont à 350 000 annuellement.
Dans l’Antiquité, on s’est servi pour écrire du stylet ou du poinçon (ce dernier aurait même aidé à assassiner Jules César). Puis, on a utilisé la plume d’oie (ou d’un autre volatile) que peu d’entre nous ont connue, sauf mon frère. Et la plume à pointe de métal que j’ai maniée plutôt gauchement comme écolier. Nous étions installés à des pupitres roux qui possédaient tous un orifice, au coin droit supérieur, pour y insérer un encrier. Ça grinçait sous nos doigts souillés d’encre noire et bleue, ça crissait sous nos langues sorties.
Par la suite, il y a eu le stylo bourré d’encre en pain qui allait déformer nos calligraphies pour la vie, comme disaient les bonnes sœurs et les bons frères… Ensuite viendront la souris et les pixels qui pervertiront à tout jamais le noble art et feront qu’une bonne partie de la poésie allait foutre le camp du geste d’écriture.
Waterman — homme de l’eau ! Quel curieux nom, pour un homme qui allait barbouiller la planète d’encre !
Bonjour Alain,
merci de m’en apprendre en ce lundi. J’ignorais que monsieur Waterman était canadien. Vous ne manquez pas d’humour en racontant son périple à travers les encriers de toutes les époques et de toutes les fortunes…
Ne vous ai pas écrit dernièrement, je suis très occupée par diverses choses.
Publication aux aurores d’un article sur le dernier roman de Martine Desjardins.
Que la semaine soit bonne avec vous.
Dominique
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Dominique,
Je viens de lire votre critique de Maleficium.
Vous êtes une véritable magicienne.
Alain
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Bonjour Dominique,
Beaucoup de Canadiens sont ainsi ignorés. On les prend pour des Américains.
J’espère que vos préoccupations vont se lever comme de sombres nuages.
Je vais de ce pas (d’un coup de souris, devrais-je écrire) lire votre article sur Martine Desjardins.
Bonne journée,
Alain
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Vous avez bien raison, monsieur Gagnon. Vraiment magique comme critique. Comment ne pas être attiré par une oeuvre présentée par un tel texte? Bravo et merci, madame Blondeau.
Jean-Marc Ouellet
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Bonjour monsieur Ouellet,
Il y a des années que j’admire le travail de Dominique. Je la considère comme un de nos meilleurs critiques littéraires. Elle prend le temps de lire, ce qui est plus rare qu’on ne le croit chez cette espèce.
Bonne fin de journée,
Alain G.
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messieurs, arrêtez, vous allez me faire rougir !!!
avant d’écrire sur un livre, je le lis deux fois. Une fois pour l’histoire, une deuxième fois pour l’écriture et tout le reste… Je prends des notes.
Alain, j’ai hâte que les «sombres nuages» se lèvent et nous amènent le printemps avec de «merveilleux nuages». J’ai tout simplement décidé de vendre ma maison sans savoir encore où j’irai finir mes vieux et indignes jours!!!!
Merci pour tout.
Dominique B.
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Bonjour Dominique,
Il vous en faut plus que ça pour rougir, allez !
Quant à vos jours, ils ne seront ni vieux ni indignes…
Alain G.
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pas trop vieux j’espère, mais indignes pourquoi pas ?
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Je possède un stylo-plume Waterman fabriqué entre 1909 et 1917 à Saint-Lambert, sur la rue Waterman. L’usine n’existe plus aujourd’hui – voir ici : https://www.flickr.com/photos/fernanc/3841776434/in/album-72157621972922197/
Waterman a ouvert une usine à Montréal vers 1908 ; ainsi il évitait de devoir les exporter de New York (usine originale) vers le Canada et aussi, il pouvoir exporter ses plumes en Angleterre en évitant les douanes.
C’était un Américain.
La compagnie est aujourd’hui française et a pignon sur rue à Paris.
Le modèle de stylo-bille dont vous vous servez comme illustration est beau. Le même modèle de stylo-plume, la Carène, dont je possède un exemplaire, est encore plus beau ; c’est un véritable plaisir, presque une jouissance, de la laisser tracer son sillage d’encre sur un océan de papier blanc.
La Carène : https://www.flickr.com/photos/fernanc/3841776440/in/album-72157621972922197/
J’utilise aussi souvent un stylo-plume Waterman modèle Crusader (aussi vieux que moi, presque sept décennies), pour écrire, prendre des notes de conférences, rédiger des brouillons d’articles pour mon blogue, rédiger mon journal presonnel, etc. C’est une plume extraordinaire, qui vieillit moins que moi.
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Merci pour cet informatif commentaire.
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